France | Haute-savoie

Le Mont Buet … ou suez

Samoëns, terre inconnue dont j’ignorais l’existence jusqu’à ce que je gagne le concours de ma société Solog, pour y passer un weekend ! Les vacances d’été commencent (quand les vaudois reprennent l’école) et je me décide à employer ce cadeau pour la montagne.
On part de chez moi, Saint-Prex avec Christian au petit matin, mon horloge biologique me dit que c’est un peu matinal. Et après 1h45 et quelques péages (première fois que j’en vois un où on paye à l’entrée et à la sortie), on arrive à Samoëns puis Six-Fer. C’est un timing similaire à Arolla après tout.
C’est donc Le Buet (Mont Buet sur la carte IGN) qui sera notre introduction, la journée est prévue belle contrairement aux suivantes. On décide de prendre le télésiège de Vagnys au-dessus de Sixt, cela fait gagner 45′ pour la montée. Ce télésiège est à cataloguer dans la catégorie musée. En haut, point de panneau, on cherche le chemin et nous suivons une sente sur la droite avec des points oranges. Ce fut une erreur, demi-tour, pour monter en hors piste dans la piste de ski et retrouver le sentier. Ce sentier, d’abord à plat, traverse des dalles au coup d’oeil agréable, puis il se met à monter par un sentier dont zig et zag sont les concepteurs.
On arrive au Grenairon où le soleil nous accueille et il y a juste là le refuge de Grenairon. On marque une pause colation de 30′, profitant de la petite vue sur le Mont-Blanc. Le Buet est annoncée 4h30, on en mettra 3. Puis on repart, par le chemin des crêtes (Frêtes du Grenier), il fait bon chaud et la première combe est non ventée, donc chaude, et ça m’a mis un coup. La nuit, un peu courte, produit ses effets et le coeur bat la chamade ! Je réduis le rythme, Christian part en avant.
La crête est esthétique, c’est le règne du minéral. Deux bouquetins nous font le plaisir de leur présence, dont un à 4-5m. Il y a plusieurs passages avec des chaînes, dont un passage aérien. Puis le long passage en légère descente sous le Grenier de Commune pour rejoindre le Lac du Plan du Buet. Dans ce passage, il y a de très jolis lapiaz. On marque une courte pause à ce lac puis partons pour la terrible montée de la Combe du Buet. Qu’est-ce qu’elle fait mal cette montée pour rejoindre la Crête de la Montagne des Eves. J’arrive en haut, le tournis ! Pfff juste avant les cordes. On reprend le souffle, on range les bâtons puis on attaque ces chaînes. C’est une sorte de ligne de vie qui n’est pas toute jeune. Le passage est aisé, et je pense qu’on peut le faire sans s’aider des cordes, mais vu mon état, ce fût un soutien psychologique. On sort des chaînes, je me dis que le sommet est là, mais non, il faut longer toute l’Arête du Buet pour enfin arriver au large sommet du Mont Buet (3096m). Hors pause on a mis 4h15 environ.
L’effort est récompensé par une vue exceptionnelle, du 360°. Du Jura, Mont Rouan, Dent Blanche, Cervin, glacier du Tour, Argentière et surtout le Mont-Blanc en maître des lieux. Quelle vue !
Je suis surpris du monde sur ce sommet. Un petit vent, Christian a froid et met une veste, mais qui pour moi me revigore. Un groupe de personnes de 55 ans environ sont montées depuis Vallorcine, partis à 7h ils arrivent à 15h ! Cette voie évite les chaînes et c’est la voie normale du ski.
Puis on quitte avec regrets cet lieu pour descendre par le Grenier de Villy (Arête de la Mortine). On passe devant l’Abri Pictet, minuscule abri en pierres. Détail historique, cet abri tire son origine de Jean-Pierre Pictet qui a écrit en 1808 son livre Nouvel Itinéraire des vallées autour du Mont-Blanc. Dans la famille Pictet, Marc-Auguste a gravit Le Buet avec le célèbre Horace Bénédict de Saussure. Par contre, je ne sais pas quand cet abri fut construit ! L’arête est bien confortable, juste vers le Grenier de Villy, le passage passe d’un côté d’une crête à l’autre et n’est pas évident à trouver. Passage pentu, mais bref pour trouver un passage exposé avec chaîne. Cette dernière était fort nécessaire.
Puis on bascule dans un vallon, côté Cirque des Fonts, et une longue, que dis-je, fort longue descente débute. Chemin pentu, mais varié qui passe par des éboulis, de l’herbe, traverse des ruisseaux (oh de l’eau à boire !), des champs immenses de myrtilles (zut fin de saison), des fougères pour arriver vers 1500m où il redevient calme. On profite de la rivière pour nos ablutions, puis partons par un sentier confortable aux Fonts. On passe devant le refuge des Fonts, puis la dernière longue descente par une route de 4×4. Ca fait mal en fin de course. A Salvagny on rejoint la route, où j’arrête la première voiture qui nous pousse au parking du télésiège. Fin du massacre pour les genoux.
La journée fut belle, le panorama grandiose, mais Le Buet (pardon Mont-Buet) reste une course de grande envergure. On l’a fait en 10h avec les pauses et au GPS j’obtiens plus de 30km, cette distance devant être mon record !
Pour des raisons de poids, j’ai pris mon appareil photographique compact plutôt que le reflex. Le poids et le volume de ce dernier sont gênants en montagne, par contre la qualité est meilleur. Une réflexion est en cours pour le renouvellement du matériel.