La veille nous avons changé notre programme et sommes montés au refuge de Buffère. Nous partons à 8h du matin (avantage de dormir en cabane) par un beau ciel bleu, mais froid (-10°c). La neige est croutée dans le bas des vallons et poudreuse sur fond dur plus haut. Le guide ne donne pas le topo de la journée, mais seulement l’étape en cours. En tout nous ferons 3 sommets (ou antécimes, avec deux passages pour le premier sommet).
Nous remontons tranquillement le joli vallon du Torrent de Buffère pour bifurquer ensuite sur la gauche pour l’Echaillon (sommet du Pt2576 de la Crête de l’Echaillon sur la carte). Nous atteignons le sommet l’Echaillon (ni croix ni cairn) sans difficulté. Le panorama est superbe et la visibilité est bonne, j’en profite pour les photos panoramiques et ce seront les seules de la journée car le ciel se couvrira dans le courant de la journée. Un petit vent nous rafraichit et nous force à réajuster nos vêtements (une quatrième couche). Nous descendons brièvement dans la face E pour filer dans la face NE. Météo France ne donne plus de bulletin d’avalanche depuis le 19 avril, je ne comprends pas pourquoi cet arrêt si tôt (en Suisse les bulletins régionaux sont aussi terminés, mais il reste le bulletin national presqu’autant détaillé). Donc le danger d’avalanche doit se situer vers 3 et la pente est à 40° (vu qu’il fait -10°c, est-ce que cela fait plus que du 30° ? C’est beau les maths !). Greg le guide, s’en va en tête, tapant du pied dans le sol (ça veut dire que l’heure est grave !) pour tester la solidité du manteau neigeux. Il descend en premier et nous entendons un bruit, puis revoyons le guide suivi peu après d’une coulée qu’il venait de déclencher. On se lance un à un, dans une magnifique poudreuse et arrivons sain et sauf vers le guide.
Nous remettons les peaux au Pt2232 et partons par une forêt clairsemée vers le Pic du Longet. Une fois la forêt dépassée, nous remontons par des pentes régulières, une poudreuse sur fond offrant parfois peu d’accroche. J’observais et questionnait le guide sur le choix de telle pente plutôt que telle autre, profitant de son expérience pour enrichir la mienne. Nous arrivons sur la jolie crête et filons vers le sommet du Pic du Longet (2573m), affublé d’un vieux tronc et d’un cairn. Un vent assez fort (environ 50 km/h), nous fait quitter les lieux assez rapidement et descendons par de jolies pentes poudreuses vers le Pt2300 du Torrent de l’Oule. Nous remettons les peaux et profitons d’une mini pause casse-croute. Vu le vent, ça n’est que 5 min. Le ciel se couvre.
De là nous partons en diagonale SO vers une antécime du Pic Gardiol, le Pt2608. Sur la carte que venait d’achetet le guide, une cabane est mentionnée sous le Col de l’Oule, sur celle de geoportail.fr, elle est remplacée par Rnes et la cabane est indiquée plus au N (c’est plus juste). Nous arrivons au Pt2608, accueille par un fort vent (environ 80 km/h), cela pique nos joues et me fait pleurer (non pas de joie !). Nous longeons la crête jusque vers le Pt2803. La pente NO ne parait pas skiable, vu le danger d’avalanche et nous revenons sur nos pas pour descendre la pente NO sous le Pt2608, plus douce.
Dans cette descente, le guide provoque une nouvelle coulée et se fait une nouvelle frayeur, sans dommage. Nous arrivons sur le replat du Lac de Cristol et remontons une pente régulière pour l’Echaillon, notre premier sommet. La neige se fait lourde. Ce sommet rejoint nous continuons par la jolie arête N (de jolis rochers). Il est possible de descendre la face NO (“Crazy Slope” sur le site du refuge) du sommet du Pt2569, mais en bonne condition. De plus il y a une petite remontée pour revenir au refuge. Nous descendons donc la pente O et là le guide en a profité pour distiller ses conseils sur notre façon de skier. C’est cela que j’apprécie chez un guide, en plus de son relationnel, c’est son envie de formation envers ses clients. Merci Greg !
Il restait à rentrer pour profiter de la fin de journée au refuge. Suite et fin demain (à venir)
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