Suisse | Jura
  1. Etang de la Gruère
  2. Tourbière de la Chaux -des-Breuleux
  3. Chute du Bief de Vautenaivre

En début d’après-midi, nous avons fait le tour de l’Etang de la Gruère et comme l’après-midi était fort loin d’être fini, nous avons voulu jouer les prolongations. Il a fallu se dégoter une randonnée à brule pourpoint. Cela tombe bien car il y a la tourbière de la Chaux-des-Breuleux. Cette tourbière est à cheval (pour être dans les Franches Montagnes, c’est le cas de le dire !) entre les cantons du Jura et Berne.
Nous partons depuis La Theurre et filons par un sentier boueux à travers la forêt d’épicéa (historiquement, après le défrichement, cette espèce a été préférée car elle a une pousse rapide et ne laisse pas tomber de feuilles comme les feuillus).
Nous nous enfonçons dans la forêt et par un chemin aisé filons vers La Chaux-des-Breuleux. Je ne me suis rendu compte qu’après que nous sommes passé devant l’Etang du Lavoir (Pt983 sur la carte) , voir cette randonnée de 2014 pour une visite.
Nous passons à côté de la Chaux-des-Breuleux, dont on ne voit que quelques maisons. Puis on tourne autour de la ligne de chemin de fer, pour passer dans le canton de Berne. C’est là que nous pouvons voir le mieux la tourbière. Une barrière empêche le bétail de piétiner cet ecosystème fragile qui porte encore les stigmates (voir la photo aérienne) des deux dernières guerres mondiales et son exploitation de la tourbre, charbon du pauvre. Les tourbières étaient asséchées par des drains (canaux) et la tourbe (des sphaignes de 12’000 ans d’âge essentiellement) extraite puis séchée. Les sphaignes poussent d’environ 1 mm/an, il faudra quelques milliers d’années pour combler tout cela !
En longeant la barrière, je vois un panneau Source du Pied d’Or et une indication 2 min pointant vers le centre de la tourbière. j’avais repéré ce nom sur la carte. Il y a un portail et je rentre donc. Je cherche cette source. Le sol devient vite instable, spongieux. Je vois de l’eau rouge-marron, l’acidité (pH d’environ 4, comme le jus d’orange) empêchant la décomposition des végétaux. Je vois les drains et les digues pour stopper l’écoulement de l’eau, mais pas de source en vue. Mes maigres renseignements disent que cette source est une doline, remplie d’eau par les drains. Affirmation non certaine, mais je n’ai que ça à me mettre sous la dent !
Au Pt989 (abri isolé en lisière de forêt), nous quittons la route forestière. Le chemin s’évapore et nous progressons au mieux, comprendre qu’il a fallu enjamber des barbelés. Puis nous retrouvons le chemin en forêt avec sa neige. La météo est spéciale aujourd’hui, il neige puis il fait beau puis il neige … Nous retrouvons le sentier du début et pour éviter le secteur boueux du départ, nous avons rejoint la route. Parcours peu sexy, mais plus sec !