Suisse | Valais
  1. Oberwalderblase
  2. Gonerlistafel

Ulrichen

Le grand beau est annoncé pour ce samedi de Pâques et je suis dans la vallée de Conche pour en profiter. La veille, la météo bien grise m’a laissé choir. Aujourd’hui est le grand jour, il va falloir faire preuve de bravoure. Je décide d’une grande randonnée en skis dans le secteur du Col du Nufenen. Mon idée est de monter au Corno Cieco (ou Blinnenhorn). Longue randonnée et gros dénivelé. Je suis resté sur place la veille et donc au petit matin, je suis prêt.

Ägenetal

Je pars donc depuis le bas de la route du col du Nufen, fermée en hiver. Le début se fait le long du sentier pédestre, rive gauche. Il a neigé la veille 10cm et je trace. La journée va être longue. Vers 1500m, je rejoins la route où je trouve avec bonheur une trace du matin de deux skieurs. Cool, c’est plus facile pour avancer. C’est désormais une longue, très longue route qu’il faut remonter dans ce vallon de l’Ägenetal. Je fus surpris de suivre les traces d’un renard qui a marché plusieurs km. Costaud le goupil !

Ladstafel

Je finis par arriver sous le col du Nufenen avec le barrage de Griesse en vue et surtout au soleil. L’éolienne émerge parfois de la brume, rendant les lieux féériques. Je m’arrête, cela fait déjé 3h que je monte et fais donc une pause casse-croute. Je repars et m’apeçois que la trace de mes compères file à gauche vers le col du Nufenen, alors que mon itinéraire file à droite. Terrain vierge. Je commence à m’engager lorsque Sagesse m’interpelle : es-tu sûr ? Sobre, mais percutant. Je m’arrête 5 min, me grille quelques neurones … et abandonne mon projet. J’ai du réseau et en profite pour repérer un nouvel itinéraire.

Nufenenpass

Ainsi, j’abandonne l’idée du Blinnenhorn et file monter dans la pente soutenue devant le col du Nufenen. Les conversions s’enchainent avec plusieurs passages en neige dure, offrant peu d’appui. Je les passe à l’arrache et avec grande attention.

Chilehweng (entre le Pizzo Gallina et Chilchhorn)

La montée se poursuit et se pose une grande question : mais où sont allés mes traceurs ? Ai-je affaire à des casse-cous ? Je poursuis ma montée et sous un replat Chilehweng, j’aperçois ces deux skieurs qui descendent en prenant grand soin de la distance de sécurité. Un peu surpris vu le danger à 2. J’arrive à la crête confortable sous le Pizzo Gallina. C’est un plaisir pour les yeux. Une brève pause et je descends dans la combe direction Pizzo Nero. La vue est superbe et je déguste cela comme une glace en été. C’est relativement tranquille, puis c’est la montée finale pour le col du Gornerlilücke.

Gornerlilücke (sous le Pizzo Nero)

La montée pour ce col est plus raide, mais rien de compliqué. Le soleil commence à faire son effet et comme j’économise mon thé (1L), la soif me tenaille un peu. Je croque la neige pour gagner quelques pauvres millilitres. J’arrive au col de Gornerlilücke, plutôt confortable. La trace des prédécesseurs s’y arrêtent et ils ont fait demi-tour. Je jette un oeil du côté de l’autre versant, c’est raide, falaise incluse, mais une ligne me parait possible avec le danger d’avalanche du jour. La descente officielle est plus près du Pizzo Gallina. Je me prends une bonne pause, finissant le casse-croute devant un spectacle alpin grandiose.

Mettli Gletscher

Puis j’amorce la descente, filant en diagonale pour arriver devant la pente raide qui me permet de passer la barre rocheuse. Le secteur est raide et sa descente doit être analysée avant. Mes prédécesseurs ont fait demi-tour selon leurs critères. Pour ma part, c’est une descente de rêve : poudreuse à gogo. Nous sommes fin mars, c’est rare. Je me gave, même surpris d’être le seul dans ce secteur. Je ne suis pas un bon descendeur, mais dans une telle neige, j’ai l’impression d’être le meilleur. C’est bon pour mon égo ! Magnifique. La suite est agréable.

Gonerlistafel

Puis la neige devient lourde et en arrivant vers la fin du plateau Gonerlistafel, mes skis non fartés, me ralentisse plus qu’autre chose. Les bougres ! A Gonerlistafel, le ruisseau à découvert, me permet de recharger en eau mon thermos, à quel bonheur de boire !
Il me reste à suivre le chemin d’été, j’ai déchaussé pour remonter la pente un peu longue. Pénible en fin de parcours. Puis c’est la descente en forêt de Geisshitte. La neige protégée du soleil offre encore de beau moment. Un déchaussage plus loin, je descends par la route pour rejoindre Oberwald.

Oberwald

Je traverse à pied Oberwald, avec quelques jolis chalets en bois. Puis j’arrive sur la piste de ski de fond où je me lambine pour rejoindre le train. Je m’affale sur le banc, termine mon eau et attend sagement le train pour retrouver la voiture à Ulrichen. Là il me faudra 10 min à pied pour la rejoindre.
Quelle journée chamboulée, mais magnifique !