Suisse | Fribourg

Dans la grande tradition du printemps 2015, une belle semaine suvi d’un weekend gris. Mon équilibre psychologique allait être troublé, jusqu’à ce que Nicole, une autre accompagnatrice, me contacte. Mon destin serait de prendre congé en ce beau vendredi.
Après bien des palabres, nous tombons d’accord pour une randonnée modeste dans le canton de Fribourg, au Niremont. J’y suis allé en ski de randonnée, en janvier 2015 et le versant N m’attirait. C’est donc l’occasion de visiter cette partie. Nous partons depuis Semsales (écrit Sempsales il y a fort longtemps) qui signifie sept demeures. Nous traversons la rivière locale La Mortine et ses nombreuses protections anti-crue.
Par un route forestière, nous arrivons tranquillement dans le bas du pâturage des Alpettes. Nous coupons court à travers champ pour arriver à la fort jolie ferme des Alpettes et son toit en tavillons. Toute notre randonnée s’est déroulé alors que le bétail (vaches et chevaux) n’était pas encore monté. Cela nous a permis de batifoler dans les champs à notre guise. Cette randonnée est donc un choix de début ou fin de saison.
Nous marquons un temps de pause et profitons de la vue sur le Moléson, Teysachaux et les autres sommets des préalpes fribourgeoises. Une montée tranquille nous permet de rejoindre le sommet des Arpettes et sa croix (1403m). Par curiosité afin de voir le lac de Gruyère, nous avons poursuivi en direction de La Queue des Alpettes. Des arbres cachent la vue et ce détour n’amène rien d’extraordinaire.
Nous rebroussons chemin et filons par la route à la ferme/buvette la Goille au Cerf, fermée en ce début de saison. Très bien, c’est donc là que nous marquons notre pause casse-croute. Le panorama s’ouvre sur les préalpes fribourgeoises, Moléson et Teysachaux en premier plan. Puis mes neurones ont commencé à faire leur boulot, ce nom me dit quelque chose, mais oui le Dîner à la ferme 2014. Heureusement que j’ai mon réseau d’indicateur, j’aurai raté cette information !
Bref temps magnifique et avec Nicole, nous avons pratiqué le noble sport de la sieste. La vie est dure et injuste. Puis nous reprenons vie et montons le long de la croupe pour passer le plateau du sommet local (Pt1458) où c’est le début d’une tourbière (un panneau l’indique à la buvette, la carte non). Puis une magnifique découverte nous attend : le Sentier des Mauvaises Places (quel nom !). C’est juste magnifique. C’est une tourbière avec un sentier didactique. Comme toute bonne tourbière, elle fut exploitée pendant la seconde guerre mondiale. Depuis elle est en partie revitalisée (voir cet article de La Gruyère). En résumé les tourbières datent d’environ 12’000 ans suite au retrait des glaciers. De l’eau, un milieu acide et la sphaigne (mousse) se royaume et grandit de 1 mm/an. Milieu fragile et piège à CO2.
Ce fut un bonheur de découvrir ce sentier. Nous en sortons et le sommet du Niremont est à une petite encablure, mais notre timing devient serré et nous coupons court au plus rapide. Aller au sommet du Niremont permet de profiter de la vue sur les Alpes valaisannes et françaises et sur le Léman (voir cette randonnée de 2011) et me semble profitable. Nous descendons à vue, le secteur est assez humide pour rejoindre le sentier, avec quelques passages de barbelés.
Un arrêt à la jolie chapelle de Notre Dame de Semsales, puis descente jusqu’à découvrir à l’entrée de la forêt (place de picnic avec des bancs), le sentier de Traîna Manchou (sentier didactique sur les arbres à Semsales). C’est un sentier réalisé avec soin et intéressant. Décidément c’est la journée des découvertes. Nous avons fait tous les postes (parfois des fiches manquent) et je pense que cela devrait plaire aux enfants.
Une immense cuillère plantée dans un jardin (un peu comme la Fourchette de Vevey), des chèvres naines avec leur propriétaire qui leur tond l’herbe, viennent compléter cette fin de balade à Semsales. Quelle belle journée ! Pas belle la vie ?