Suisse | Valais

Les samedis commencent à se ressembler : soit il fait gris, soit il va faire gris ! Choisis ton camp camarade ! Donc je choisis une course de taille moyenne. J’avais envie d’aller rive gauche dans la vallée du Rhône, mais le danger d’avalanche est moindre (degré 2) du côté de la rive droite. C’est donc le Mont Gond qui est visé. Lors de ma randonnée en skis à La Fava, il m’avait fait de l’oeil et en été, j’ai déjà réalisé le tour du Mont Gond.
Je me gare dans les hauts des Mayens de Conthey (Les Fudjéres), fin de la route autorisée. Je porte les skis sur la route damée par les raquettes et après quelques minutes, c’est eux qui me portent (après tout c’est leur tâche). C’est tranquille et la vue est dégagée, aux nuages près. Au-dessus de Rouet, le chemin prend de la hauteur à travers une forêt un peu dense. Je fus content d’avoir une trace à suivre, cela m’a évité de me griller des neurones pour le cheminement. Bref le mode pilotage automatique a du bon et permet d’occuper ses neurones à tout autre chose. Pas belle la vie ?
On sort de la forêt sous l’alpage de Flore et je file vers cette ferme, les souvenirs de la randonnée d’été revenant. De là on suit le chemin d’été ce qui longer un devers assez pentu. Puis il a fallu prendre une décision, le chemin se séparant en deux, une trace filant vers l’Etang de Trente Pas, via le chemin d’été, l’autre partant à l’O pour le Mont Gond. J’ai hésité, l’envie d’aller rendre visite à l’Etang en hivers étant assez grande. Mais c’est l’envie de découvrir cet itinéraire plein O qui l’a emporté.
J’ai trouvé cet itinéraire bien tranquille, contrairement à ce que pourrait laisser croire la carte. Avec un couple on se suit, se doublant en fonction des pauses. Au replat sous 2500m, dans la combe des Tsermettes, je me suis demandé si cela passait depuis l’Etang de Trente Pas car la dernière section est bien raide. Je poursuis et rencontre le seul bout raide de la montée, les derniers 100m sous le sommet du Mont Gond ou plutôt le sommet d’hiver du Mont Gond (Pt2584).
Après 3h à un rythme très débonnaire, je rejoins le sommet d’hiver du Mont Gond. Une croix démontée marquant le sommet. Belle vue sur le secteur des Diablerets et du Wildhorn, les nuages ayant pris possession de la rive gauche. Je marque une pause, une grosse masse de nuages arrivant depuis l’O. Ils ont désobéi aux météorologues qui les annonçaient pour le soir. Quoi des nuages venant de France qui viennent assombrir le beau ciel bleu Suisse ? Mais que fait Christophe Blocher ?
Puis descente, la grisaille étant déjà bien présente. Sous le sommet ce fut la meilleure neige, poudreuse, puis j’ai filé passant sous le Pt2408, Pt2198 et le Pt2068 avant de rejoindre le bas de Flore. La neige devenant de plus en plus croutée, il a fallu chercher les parties les moins ensoleillées.
Sous Flore, je bascule dans la combe direction Tserroche, raide au début. Neige fortement croutée. Ne maitrisant pas ce type de neige, ce fut galère pour moi. Je voyais devant moi une magnifique trace, certains étant passés virtuoses de ce type de neige. Vers le bas de la combe (large couloir), on commence à tricoter avec les arbres et ça devient encore plus pénible. Le plaisir fut de retrouver enfin la route dans les hauts de Trouet. Fin du massacre. Ensuite il suffit de se laisser descendre, dans une neige croutée se réchauffant pour rejoindre le parking.