Suisse | Valais

Il y a 15 jours en arrière, je suis venu à Commeire, parti en raquettes, je n’ai pas vu la neige et je n’ai pas vaincu le Six Blanc. Il faut dire que un contre six, je pars perdant. Un chance au grattage, un chance au tirage comme disait l’autre. Je reviens à Commeire, mais armé de mes nouveaux skis (les précédents m’ayant lâchement abandonnés). Le Six Blanc n’a qu’a bien se tenir, un pour tous, tous pour un ! En arrivant vers Commeire, la neige est aussi présente que les Euros dans les caisses de l’Etat Grec. Le Six Blanc se défile, le bougre. Je fus quitte pour prendre mes jambes à mon cou et la voiture ses pneus et chercher un endroit plus accueillant. Il a fallu se griller quelques neurones pour trouver une randonnée dans le secteur. Une lumière jaillie : Creta de Vella. Lors de ma dernière tentative en février 2013, ma forme m’avait fait raté le sommet. Le soleil est prometteur … la neige moins !
Je pars depuis Dranse, sous Liddes. Le froid est bien présent, le départ étant à l’ombre, la neige est encore poudreuse. Par contre la quantité n’y est pas, certes suffisant, mais les hautes fleurs ne sont pas recouvertes. Je m’élève en suivant la trace qui zigzague pour passer sous la ferme Le Creux pour mieux revenir dans le couloir sous Le Tominelley. A mi-parcours de ce couloir, on bifurque à droite par le chemin d’été. On rejoint un chemin sur la crête, puis on remonte des combes plus ou moins ensoleillées. J’ai suivi les traces qui n’ont faire que remonter ces combes, lors de ma précédente visite, la trace partait à mi-parcours dans la forêt et j’avais trouvé cela plus bucolique. Vers 2000m, on sort de la forêt et nous voilà baigné de soleil, la vue se dégageant, superbe. On remonte tranquillement les pentes de Plan Devant, je marque une pause puis repars. Je croise des skieurs qui me préviennent du danger d’avalanche (à 3 ce jour) et qu’ils se sont arrêtés ici. Aimant bien vérifier par moi-même (après tout l’apôtre Thomas a fait de même avec le Christ), je poursuis. Au loin je vois la trace qui s’arrête, le doute m’assaille. Je monte doucement quand je vois derrière moi, une fusée me rattrapant, pardon collant-pipette (c’est une année à Patrouille), je ralentis, peut-être un kamikaze qui veut tracer ! Non que dis-je, je le laisse me rattraper ! Il me rejoins à 2280m, c’est lui qui a fait la trace puis demi-tour suite à des bruits suspects. Nous discutons puis redescendons tous. Par danger 3 en solo, je n’aurai pas continué, mais si c’était un kamikaze, je crois que je l’aurais suivi ! La faible couche de neige donnant une certain confiance. Des jours plus tard, bien des avalanches avec des victimes se sont déclenchées (voir le compte rendu de slf.ch), dont certaines sur des randonnées que je connais. L’épaisseur de neige est faible, mais le manteau neigeux est instable.
Descente sur Plan Devant dans une poudreuse excellente, mais que la couche est fine et les rochers trop heureux de rayer les skis ! Les bougres.
Je descends dans ces pentes, prenant soin de regarder où je mets les skis. La descente du couloir fut scrutée un bon moment, puis descente tout douce. Dans les pâturages au-dessus de Dranse on se lâche brièvement avant de trouver une neige croutée. La voie N de Creta de Vella m’échappe une nouvelle fois, je suis quitte pour revenir, c’est du beau tiens !