Suisse | Valais

Prenez un troupeau d’accompagnateurs en montagne en formation, dites leur Derborence puis Anzeindaz. Laissez leur deux guides pour leur apprendre le métier. Le but est de faire comme si nous étions en avec des clients.
Nous partons depuis Derborence et son joli lac à la couleur vert émeraude. Après le restaurant, nous partons sur le chemin plein N, indiqué sur la carte. Mais il est débalisé. La grand-mère d’un chalet, nous mentionne que l’ancien sentier passe bien. On se consulte et on décide que notre groupe est courageux et vaillant ! Le sentier est plus ou moins visible, les vaches étant passé par là. Nous arrivons au pont, mais La Chevillence est en grande eau et le pont, abandonnée, est en partie affaissé. Il est ainsi bien humide avec une belle ambiance patinoire. Nous le passames, mais seulement trois d’entre nous. Plusieurs exprimèrent leur crainte, alors on n’aime pas se prendre des gamelles ? Dommage cela aurait fait des belles photos ! Sinon pour passer ce style de terrain, y aller à pas de loup et si vous vous dites que vous allez tomber … vous allez tomber ! Si vous avez raté la loi de Murphy, la loi de l’attraction terrestre vous rattrapera. Une chance au grattage, une chance au tirage !
Après moults babillages, nous décrêtames de passer ailleurs, mais pour essayer de rattraper le temps perdu, nous avons poursuivi en hors piste pour rejoindre le chemin sous Les Pénés. Un hors piste plutôt pentu, exclu avec des clients. Selon la carte, ça passe bien, mais la réalité est plus nuancé. Les muscles se tendent, l’oeil en quête d’un cheminement et le souffle se fait court. Ambiance des grands jours, mais ce fut quand même un plaisir que de retrouver le chemin roulant. Les Pénés puis Le Grenier, avec son parterre de fleur. Une pause qui nous permet d’observer Les Filasses, descente probable du lendemain.
Il reste à monter le sentier pentu pour le Pas de Cheville. On se rend compte que notre rythme, certes habituel, est trop élevé pour la conduite d’un groupe. Bref le célèbre Pas du Guide, n’est pas inné ! On traverse La Chevillence, une dernière montée et nous voilà au Pas de Cheville, 2038m, point culminant de la journée. Deux gypaètes barbus volent du côté de la Tête de Barme.
Là nous marquons une pause et profitons d’une gouille pour admirer grenouilles et tritons alpestres. Puis nous profitons du premier gros névé, facile en cette année bien enneigée et au printemps maussade, pour apprendre les techniques de progression sur névé : tailler des marches, sécuriser avec une corde ancrée dans la neige, arrêter une glissade et sans oublier les gamelles du début d’apprentissage !
Puis il nous reste à poursuivre et traverser le plateau, nommé Le Plat (grand moment d’inspiration pour trouver le nom !) et arriver tranquillement à Anzeindaz où le refuge La Tour qui nous a accueilli chaleureusement pour la fin de journée et nuitée. Enfin en cabane n’oubliez pas le bandeau pour les yeux et les boules Quiès pour assurer une nuit réparatrice. Suite le lendemain à la Haute Corde (à venir).