Suisse | Valais

Le matin, la sortie programmée fut complètement chamboulée pour cause de météo. Je me suis retrouvé avec un trio français et après nos tentatives infructueuses nous quittons les lieux, tout se perd, même le soleil dans le Valais. Ainsi nous descendons vers Liddes où le soleil semble s’y arrêter. On se gare sous Liddes à Dranse, belle ambiance hivernale et le soleil promis et tant attendu est enfin là ! Ce parcours est l’inverse de la moitié (du carré de l’hypoténuse) de la descente depuis Crêta de Vella, il y a un mois. Pourtant en montant, je n’ai pas reconnu le parcours, car nous sommes montés plus à l’E.
Mes camarades du jour avaient la grande forme, moi non. Ils sont partis bourrins, mais j’étais dans un état long. A être à cheval sur les mots on finit chez Findus ! Donc je les ai laissés filer, sans pouvoir me remettre en selle. La montée pour Crêta de Vella depuis Liddes se fait presque essentiellement à l’ombre. Dans le haut de la clairière, on remonte un couloir et bifurquons à droite à travers un chemin d’été pour Le Tominelley, puis peu après on rejoint le Pt1718 où il faut quitter la route forestière pour une trouée dans la forêt. Il règne un froid de canard (c’est bon les lasagnes au canard ?). Les crampes commencent à m’assaillir et j’avale mes comprimés de magnésium. Mais l’effet n’y est pas et après 1200 mg, je commence à douter (je doute donc je suis, certes). La dose journalière de Mg est de 300 mg, 600 si on fait un effort. Certes l’excédent est évacué par les urines … mais je n’avais pas envie de faire pipi !
Vers 1800m, la trace quitte la trouée pour zigzaguer dans la forêt. Cette portion est très jolie, c’est mon avis et vous n’êtes pas obligé de me croire. Mes crampes empirant, je suis rentré dans ma zone rouge et là je me suis rappelé le match de Wawrinka contre Djokovic en 5 sets où Wawrinka avait failli gagner. Quel rapport entre le ski et le tennis ? C’est que Wawrinka s’était fait masser pour soulager ses crampes. En voilà une idée qu’elle est bonne ! J’ai appelé le masseur … qui n’est pas venu. J’ai dû me résoudre à me masser moi-même. Je sais bien que nous sommes jamais aussi bien servi que par nous-mêmes, mais bon là le dicton, en prend un coup ! Donc je me suis massé comme un grand … et ça fait du bien ! Certes ça n’est pas le retour à la grande forme, mais j’ai pu poursuivre. Mon objectif fut de rejoindre la sortie de la forêt vers les 2100m et cet objectif fut atteint.
Donc en sortant de la forêt, j’ai pu profiter de la vue dégagée sur les montagnes environnantes, certes c’est moins joli que depuis le sommet, mais comme j’y suis allé deux fois par beau temps, je n’ai point eu de troubles psychologiques !
Le soleil commence à être caché par les montagnes françaises, un grand froid s’installe et j’attends mes camarades du jour. Ils reviennent, bien frigorifiés (il faisait -11°c à Liddes au retour) et nous dévalons ces pentes gorgées de poudre, en se disant que la journée se termine mieux qu’elle n’a commencé !
On retrouve la clairière où vers le bas, le fond est dur. Il nous reste à trouver refuge dans le bistrot de Liddes pour se réchauffer et apprécier les spécialités locales.