Suisse | Vaud

Après plusieurs semaines de mauvais temps, la neige tombée ces dernièrs temps fut lessivée par la pluie récente, me laissant à mon sort de consommateur de fin d’année, une journée est annoncée belle. Nous sommes le 24 décembre, veille de Noël, j’ai donc moins de temps qu’habituellement et je décide de partir dans le Jura, pour une balade de santé. La météo étant douce, 12°c au Marchairuz, je me permets un voyage avec mon scooter. Je sais bien qu’il existe des scooters des neiges, mais le mien a suivi une autre branche de l’évolution, sans chaine à neige. Je crois que c’est pour cela qu’on parle du chainon manquant !
L’idée est de partir du Col du Marchairuz, descendre et traverser la Combe des Amburnex, pour rejoindre la Vue de Genève. En partant du Col du Marchairuz, en mettant de suite les raquettes, la neige est lourde, mais le coeur léger, enfin de retour dans la nature après une coupure trop longue à mes yeux ! Je suis les traces de raquettes existantes, passe devant le mas du relais radio et poursuis sur cette crête boisée. A force de filer droit, je me rends compte que je dévie de mon chemin, le sentier d’été pour la Combe des Amburnex descend les pentes NO (voir cette randonnée d’automne 2010 pour rejoindre Crêt de la Neuve). Je décrète donc un hors piste en suivant un mur de pierres sèches, camouflé par la neige. En arrivant au-dessus d’une petite barre rocheuse, je décide de filer à l’O pour retrouver le chemin d’été. Plus tard j’ai découvert que j’aurai pu filer à l’E, ma direction, et rejoindre facilement le Pt1395, là où le chemin bifurque avec sur place un panneau jaune pédestre.

Combe des Amburnex

Je retrouve le chemin d’été et le suis au mieux car la neige le recouvre et il n’y a pas de traces de raquettes. Seules les traces d’un lièvre m’évitent de croire que je suis dans le Grand Nord. Je longe une petite combe, un arbre tombé que le lièvre a aussi contourné et j’arrive au Pt1395, pour bifurquer à droite, au N. Un bref passage parmi les sapins et j’arrive dans la Combe des Aubernex. Ah que j’ai trouvé cet endroit charmant, le soleil généreux apportant sûrement une touche à ce tableau. Les pistes de skis de fond passent dans cette combe, sur les routes d’été. Je traverse cette combe, sans me presser, ce sera d’ailleurs une constante pour cette balade. Tout au fond, je vois La Dôle, certes au loin, mais cela m’a fait plaisir. Comme nous sommes au fond d’une combe, la visibilité est faible. D’ailleurs je verrai peu de sommet sur cette balade, excepté via quelques trouées parmi les arbres.
Je longe la route, transformée en piste de ski de fond et arrive à la Sèche de Gimel, 1330m. J’y passe seulement, poursuis par la piste de ski de fond, appréciée car la neige lourde rend la progression en hors piste plus délicate. Une nouvelle traversée parmi les sapins et j’arrive dans une autre combe, sous la ferme Le Couvert de la Sèche de Gimel. Mon coeur fut une nouvelle fois mis à rude épreuve, la beauté des lieux étant grande : le soleil ayant fait fondre en surface la neige, des petites rigoles ont créé des sillons, magnifiant le paysage. Il y avait des traces de raquettes et skis, mais je me suis fait ma propre trace, il ne fallait pas rater tant de beauté. Je rejoins ces traces plus loin et les suis. On longe un mini combe le long d’un mur de pierres sèches, entre deux secteurs boisés. Après une progression assez longue, j’arrive au niveau du Pt1340, au-dessus de la Sèche des Amburnex. J’ai le choix entre poursuivre vers mon objectif, la Vue de Genève ou faire la pause casse-croute. Le ciel s’est voilé et donc Genève sera hors de ma vue ! Je décrète donc un arrêt gastronomique (sandwich au foie gras fait maison !). A travers les arbres je ne vois que peu le Mont-Tendre, dommage qu’il y ait trop d’arbres !
Je descends droit en bas, un peu pentu, mais il est possible en zigzaguant de trouver un cheminement agréable. Je retrouve la combe, la traverse pour monter en face dans une trouée de la forêt. Je rejoins la piste de ski de fond, contourne le Bois du Milieu. La piste fait un large détour et je décrète un droit en bas. Il y a une petite barre rocheuse, mais mon instinct me dit que c’est jouable, il suffit de slalomer pour trouver sa voie. C’est une pente S et le soleil généreux a fait son oeuvre, la neige étant bien pourrie, mais je me suis montré valeureux ! Je traverse la Combe des Amburnex, monte droit en haut, le coeur battant la chamade, pour arriver à la ferme Les Amburnex. Etant lancé en hors piste, je croise la piste de ski, mais repart dans des pentes boisées. Le coeur bat la chamade pour ces droits en haut, mon objectif est de rejoindre la Fontaine Valier répérée depuis des années sur la carte, mais pas encore visité. Il me fallait donc une visite pour réaliser ma psychothérapie !

Fontaine Valier

Le Jura est issu de roches calcaires et l’eau de pluie, chargée en CO2 devient acide et dissous le calcaire. Tout ceci se déroule à vitesse géologique donc un escargot ressemblerait à une F1 ! Ainsi l’eau de pluie du Jura s’écoule à travers ces roches devenues poreuses, les sources de surfaces sont rares. Cette Fontaine Valier est donc un bel objet de curiosité, 10m en dessous de la crête. Il m’a fallu un peu de temps pour la trouver, la neige cachant le sentier. J’ai fini par la voir, grâce au panneau attenant. La fontaine était presque recouverte par la neige et rien ne coulait en cette saison, il me faudra donc revenir après la fonte des neiges.

Les crêtes

Après la Fontaine Valier, je rejoins la crête et longe le mur de pierres sèches. Il y a des traces de raquettes que je suis. Je passe vaillamment les sommets des Pt1442 et Pt1454, les pentes sont assez douces, les branches des arbres un peu moins ! Je repasse devant le mas de l’antenne radio et après le Pt1473, une petite trouée me permet de voir brièvement les Alpes et surtout les Dents du Midi. Il me reste ensuite une petite marche pour rejoindre le Col du Marchairuz.