Suisse | Vaud

Pendant la semaine, il a bien plu les derniers jours. Ce samedi est annoncé assez beau, mais avec le soleil, l’eau va se transformer en vapeur et donc brume. Pas la peine d’aller bien haut pour ne rien voir. Ainsi je décide de venir à Taveyanne. Lors de ma balade au Grand Chamossaire, j’avais pensé y aller après, mais la fatigue et le timing l’avaient emporté. Je reviens donc vers ce charmant village.
Pour faire du dénivelé, je décide de partir depuis Solalex pour passer La Chaux Ronde. Mais sur la carte, il semble que la ligne droite sous Les Rochers du Van soit faisable. Humm un bon gros droit en haut en hors piste ! J’arrive à Solalex où les parkings sont payants (3.- CHF), mais le cerbère semble plus préoccupé par le bistrot que par mon scooter et mon côté latin ne m’a pas incité à aller le voir, contrairement aux germaniques !
Derrière le restaurant la pente convoitée est visible, mais le haut est squatté par la brume. Difficile de lire la fin du parcours. Je patiente un bon moment puis pars par le chemin officiel pour Plan d’Ayerne, départ en douceur. Là les vaches pâturent et sont mêmes curieuses. Les choses sérieuses peuvent commencer, je monte dans la trouée évident sous les Rochers de Van. Le ton est très vite donné, c’est pentu. Les bâtons sont appréciés ainsi que les chaussures dures. Je monte à un rythme tranquille, en pente raide et droit en haut, le coeur bat la chamade. En plus des passages brumeux parfois tenaces me font rester sur place, dans l’espoir d’une photo meilleur. Dans la montée, je vise l’unique arbre (bien visible) qui est sous la première falaise. Je le contourne par la droite pour passer derrière et remonter le lit d’un ruisseau à sec. Ce passage est le plus délicat car des ardoises jonchent le sol et le rende donc instable. Je change de rive du ruisseau, et je monte dans ma partie préférée (le deuxième tiers) de cette montée. C’est toujours pentu, mais le terrain est plus vallonné et permet de varier la progression par des obliques intéressantes.
Il reste le dernier tiers, le plus pentu (déjà que le reste n’est pas triste !) et celui qui m’a exigé le plus d’attention. J’ai rejoint le bord de mon couloir, sur la gauche une sorte de grosse arête que j’ai remontée droit en haut. Quand c’est pentu, je préfère cette solution. Cela m’a valu quelques passages en I (on s’aide des mains). Il y avait encore un arbre esseulé (mais sa vie est en danger car déraciné). Je le contourne par la droite et monte derrière. Un dernier passage en I puis j’arrive sur la crête des Rochers du Van (je suis sorti au niveau du ‘o’ de Rochers sur la carte), 1h30 après Solalex.
Là je marque une pause casse-croute, la brume s’intensifie, le ciel devient noir et j’ai presque froid malgré la softshell. Après 50 min, la météo s’améliore et je file par un chemin rouge-blanc sous Le Coin pour Taveyanne. Je fais le tour de ce joli village dont les chalets sont en tavillons. Je remonte pour emprunter le chemin de Tsamayen, le plus direct pour La Chaux Ronde. En arrivant sur la piste de ski, la pente devient prononcée et je me rends compte que la fatigue pointe le bout de son nez. J’arrive à la croix de Chaux Ronde, une vieille croix, mais charmante indique le sommet (2012.8m). Je profite juste de visiter le début du sentier reliant Chaux Ronde aux Rochers du Van. Il est assez escarpé, pour ceux qui ont des enfants, les tenir par la main.
Lorsque j’étais enfant, je suis venu à Chaux Ronde en famille et j’avais tremblé rien que de mettre le bout de mon nez pour voir la falaise tout en étant à plat ventre. Et là je me tenais debout, en ayant remonté la face N des Rochers du Van. Oh yes un homme je suis ;-)
Puis je suis redescendu par les pistes de ski, coupant pour trouver au plus vite le chemin pédestre pour La Mérine. Là un panneau indique que le sentier est fermé et que c’est à nos risques et périls. Je m’y suis donc engagé gaiement. Plus loin un panneau indique “sentier escarpé”, de bonheur je commence à jubiler. Pour faire simple il y avait deux arbres couchés, faciles à passer et trois névés qui sont le lot commun du randonneur en cette saison. Le sentier est parfois déversant, mais escarpé est un terme exagéré. Mais vous n’êtes pas obligé de me croire ;-) (le mieux est d’ailleurs d’aller vérifier par vous-mêmes).
Sur ce sentier la vue sur le Miroir de l’Argentine est sympathique, dommage qu’un nuage me le coupait en deux ! Après 5h20 (pause incluse), je retrouvais mon scooter, heureux de ce parcours.