Suisse | Vaud

Une météo annoncée grise, entre nuageux et couvert comme disait MétéoSuisse (cela m’a bien fait sourire cette nuance) et donc le moral en berne. Je dépile ma liste des balades à faire dans ces conditions (il faudrait que la météo s’améliore car je viens d’épuiser cette maigre liste, contrairement à ma liste des balades à faire par beau temps qui ne cesse de s’accroitre). C’est la visite à la Glacière de Saint-Livres, déjà visitée depuis le haut en 2010, aussi un jour gris (et même pluvieux).
Lors de l’escalade au Miroir de l’Argentine, avec Alain Visinand, il m’avait précisé comment rejoindre le bas et qu’il n’y avait pas besoin de corde (certains sites la préconise, mais le glacier a bien fondu depuis !).
En grand sportif (!) je me gare devant la ferme du Pré de Saint-Livres (route non autorisée du 1er juin au 1er octobre, cela rajoute 5 min dans ce cas depuis la Route des Montagnes (sic)).
Ne sachant pas les conditions je prends les crampons et le piolet qui in fine me furent inutiles. Par contre je n’avais pas pensé au casque et je ne peux que le recommander.
A l’entrée de la glacière, il y a un panneau explicatif avec une photo du dôme (~10m de haut) de 1978 … qui n’existe plus maintenant.
Par les échelles je descends sur le névé recouvert en haut de feuilles mortes, plus bas c’est un genre d’humus, je laisse mon matériel glaciaire en haut et descends à pied. Juste en bas, le glacier est nu, mais recouvert de cailloux offrant des appuis. J’ai longé le glacier le long de la paroi droite et j’arrive dans la cavité de grand dimension.
Il y a plusieurs, beaucoup même, de gros bloc rocheux tombés sur le sol et en levant les yeux on peut voir de belles fissures (prenez une frontale ou lampe de poche pour bien les voir). Euh fais-je bientôt être aplati telle une crêpe bretonne (déjà que le temps était digne de cette région), peu rassurant au début ! Pendant les 4h de ma visite, 3 cailloux sont tombés sur le glacier. Il faisait +1 °c dans la cavité.
Je vais parler un peu technique photographique. En arrivant dans la cavité, j’y voyais assez, mais les couleurs était comme la météo de dehors, tout en nuances de gris. Je suis donc passé en mode photo de nuit, avec mon trépied GorillaPod (164 g, que j’ai toujours dans le sac), ie je passe le compact (je n’ai pas pris mon reflex, j’ai rayé l’optique et il est moins bon en basse lumière) en monde manuel et pause lente. En général les appareils photos sont limités à 30 sec en pause lente, mais la dernière mise à jour de mon compact a repoussé cette limite à 250 sec (4 min 10 sec) et j’ai beaucoup utilisé cette vitesse qui a permis de voir les magnifiques couleurs de cette grotte (bleu et vert). Toujours dans la technique, les appareils numériques, impose après une pause lente, une deuxième pause (même durée) pour la Dark Frame (lien anglais) afin d’éliminer du bruit. Sur mon reflex, une option me permet de l’éviter, mais pas sur mon compact, zut. Donc une photo pouvait me prendre 8 min 20 sec et parfois il fallait recommencer ! Voilà pourquoi je suis resté presque 4h. Enfin les pauses lentes consomment pas mal d’énergie et cela a vidé la batterie.
En remontant, j’avais pensé faire une petite balade, mais l’âme repue et le soleil se couchant désormais à 17h35, il m’a bien fallu au moins 3 min pour rejoindre mon scooter !