Suisse | Valais

La météo du weekend est prévue pluvieuse, vu l’état de sécheresse c’est presque un plaisir de voir la pluie, mais dimanche soir eusse été un meilleur rendez-vous !
Donc je choisis une petite randonnée car seule la matinée semble propice, avant la dégradation. Voulant aussi m’éviter la pluie au retour, je prends le train plutôt que mon scooter et ce sera l’option de monter à Mex (VS) depuis Saint-Maurice et prendre le bus depuis Mex. Il y a pas mal de forêt, vu la météo pas la peine de courater les crêtes et en fonction du timing et de la météo, je peux allonger ou raccourcir la balade vu les nombreux chemins.
7h30, départ depuis Saint-Maurice, les bus à Mex sont peu nombreux et je prends l’option de celui de 12h50. Cela me laisse donc 5h devant moi. A la sortie de St-Maurice, Les Cases, les choses sérieuses commencent au niveau de la carrière. Enfin un chemin pouvant en cacher un autre, cela me vaut une visite imprévue du pays. Une fois sur le bon chemin, la montée se fait en forêt par un chemin assez raide. Il a du pleuvoir dans la nuit, le sol est humide et du coup le corps n’arrive plus à évacuer la transpiration. Les vêtements ont beau être performants, quand l’humidité extérieure est presque identique à celle intérieur, la macération s’installe durablement. La question philosophique de la journée fut de savoir quand enlever la softshell …
Sinon le chemin est esthétique, mais sportif. Des passages protégés par des chaines que je dédie aux touristes hollondais, des escaliers en bois. En arrivant au pâturage de Les Prés (Les Praz sur les panneaux), le champ est superbe, rempli de fleurs, les vaches ne sont pas encore passées par là. Le soleil revient et j’en profite pour sécher un peu. La vue sur les Dents de Morcles est en partie bouchée par des nuages.
De retour en forêt pour passer devant le chalet Les Orgières. Vu le bazar et l’entretien, quelqu’un doit y vivre, mais je n’ai vu personne. La météo se maintient au beau pour l’instant et je continue pour Les Planeys par un chemin montant dans une clairière. J’avais envisagé d’aller à Seintanère pour monter à l’Aiguille de Mex, mais pas sûr de retrouver Les Planeys au soleil, j’en profite maintenant.
Les Planeys (parfois Les Planets), joli hameau offrant une belle vue sur la plaine du Rhône. Ses chalets sont jolis. Il y avait plusieurs personnes occupées à la réfection de leur chalet.
Les nuages se renforcent, mais il fait toujours beau, j’ai le temps, je file donc par Gros Plan à l’Aiguille de Mex. Je me souviens qu’en hiver, Gros Plan est magnifique car on retrouve le soleil seulement là avec la vue sur la Cime de l’Est. Par contre la Cime de l’Est reste drapée dans son nuage. Dans la montée finale pour l’Aiguille, je vois derrière moi un homme qui monte plein pot droit en haut. Quelques mètres avant la croix, je m’écarte et salue. J’ai tout juste le droit à une maigre salutation ! Certains sont trop préoccupés par le chrono pour les civilités :-(
Cet homme continue sur la crête pour l’Au de Mex, en montant j’ai eu une folle envie, non pas de fraises (en plus elles viennent d’Espagne, récoltées par des Marocains exploités), mais de continuer sur cette crête. C’est sur elle, découverte par hasard (encore en lisant mal une carte), que j’ai appris à dompter ma sensation du vide. Bon il faut que je revienne …
Je continue brièvement sur la crête, pensant reprendre un chemin en contrebas, lorsque j’arrive devant un couloir dont le doux chant des sirènes du couper-droit-en-bas ont eu raison de moi. On allonge les bâtons et c’est parti, bonnes prises pour les pieds : que du bonheur ! Vers 1760m, la pluie s’invite et les sirènes se trouvent noyées. Il y a des chemins de travers, non indiqués sur la carte et je rejoins facilement Gros Plan où je descends par Fontenale, Les Mayeux puis Mex.
J’ai 15 min d’avance sur le bus et j’en profite pour boire une ovomaltine au restaurant l’Armailli qui vient de changer de chef. J’en profite pour babiller un peu (j’ai un timing, mais pas de chrono !), il vient de Saint-Maurice et après 12 ans en Alsace d’où est originaire sa femme, il reprend le flambeau. Comme c’est sa femme qui cuisine, la choucroute, Flammenküche et Palette à la diable sont à l’honneur. Mex que c’est bon ;-)
Reste à prendre le bus, où je retrouve le chauffeur fort sympathique avec qui j’ai babillé tout le long et pu me mettre à jour (tiens Gerard l’ancien postier et chauffeur est décédé).