Suisse | Valais

Le choix d’une randonnée est parfois chaotique car entre les envies, la météo et les voitures Mobility, ça varie de jour en jour. Pendant la semaine, je vois un randonneur qui a fait Haut de Cry, en plus il fait la trace et nous offre quelques jolies photos. J’étais allé à Haut de Cry l’été 2009 et l’idée d’y aller en hiver était donc présent, je me demandais juste comment on y monte depuis L’Airette. Le secteur a la réputation d’être avalancheux et il faut donc y aller par bonne condition (danger à 1 aujourd’hui). Par contre pour la météo, ça se gâte : après une semaine magnifique où nous pouvions profiter du soleil pendant la pause de midi, une dépression nous arrive dessus. La météo annonce que le foehn sera actif dans le Valais qui profitera d’éclaircies. Le foehn sera-t-il retenenir avec ses bras musclés cette méchante dépression ?
Départ depuis Morges par le premier train, 5h28, ça fait tôt. En général ce train est un poème par rapport à la faune qu’on y rencontre (fêtards), mais là je fus limite déçu, calme plat ! J’arrive à Sion, récupère la Honda Jazz que j’avais déjà eue pour la sortie au Pic d’Artsinol et que je trouvais asmathique. Elle l’est toujours, mais en plus elle ne sait pas comment se comporter en montagne. Je l’ai laissé en automatique, mais lors de la montée (je dis bien montée) sur l’ancienne route de Derborence, elle ne comprenait pas qu’elle pouvait rétrograder, pourtant à la limite du calage. Sinon j’ai toujours du mal à trouver cette ancienne route de Derborence, lors de ma visite précédente, j’en avais profité pour cartographier sous OpenStreetMap et avec le smartphone (GPS), ce me fut bien utile. Cette route est superbe, si vous aimez la route de Derborence avec ses passages aériens, celle-ci vous plaira, car le ravin est encore plus proche et les barrières, sûrement trop chères, ont été omises.
Je me gare au Pt909 (le randonneur su-nommé s’y était garé), mais je rencontre un homme qui me dit que la route est praticable jusqu’au Pt1156, Combe Neire (ose-je dire qu’il y a un panneau interdiction de circuler, même aux piétons, dont j’ai fait fi ?), parking d’hiver avant le couloir avalancheux de L’Airette.
Départ 8h, skis sur le sac. On a beau avoir des skis légers, mais sur le sac je les trouve lourds (leur place c’est aux pieds, non mais !). On traverse le couloir avalancheux et après une petite marche (15 min), on arrive à L’Airette. Je me posais la question de la montée à Einzon en hiver, c’est simple : comme en été, par le chemin pédestre, sauf qu’on ajoute le poids des skis. En plus les skis on la sale manie de se prendre dans les branches. 10°c au départ, cela fait donc une grosse transpirée et en plus cette montée n’en fini (j’ai oublié de compter les nombreux lacets). Après 1h j’arrive aux ruines de Grenier d’Einzon, où dans la traversée pour Einzon on chausse enfin les skis (pas trop tôt).
On passe devant Einzon qui est fermé (cadenassé pour être précis), puis on monte comme en été par une petite combe. Mes skis jouent les rebelles car ils leur arrivent de faire marche arrière sans mon consentement express (traces gelées et sous le sommet à cause de la poudreuse). Au Pt1996 (Itre du Bouis), on change par rapport au chemin d’été pour rester dans des petites combes près du col du Petit Renard. Je croise de loin deux skieurs qui y sont allés. La météo se voile, il faisait beau au départ, mais je fais confiance au foehn !
On finit par rejoindre par un long dévers le chemin d’été, le sommet de Haut de Cry en vue, enfin vue devient un terme excessif. Je rattrape deux personnes qui s’arrêtent. Au loin je vois des personnes au sommet (enfin la crête). Je continue, mais la brume vient compliquer la vie : le jour blanc pointe le bout de son horrible nez ! Vers 2860m, j’abdique, je tiens à descendre avant le jour blanc total. Je suis le dernier des 10 skieurs de la journée à descendre. Le temps de se préparer, puis je descends, déçu de la tournure de la météo, même le foehn a abdiqué, le coquin (pour rester poli !).
Descente par le chemin d’été dans une neige bonne, poudreuse compacte. Ca va tellement plus vite en skis qu’en été (même si j’avais profité des névés), mais la vue n’est pas terrible, grisaille à gogo. Vers 2200m, la neige devient un peu lourde, puis dans le couloir au-dessus d’Einzon lourde avec des passages croutés. Ma descente est tardive, pour une prochaine visite (vu la météo, je me dois de revenir par beau temps), il faudra dormir dans le secteur pour un départ plus tôt.
On repasse devant Einzon, puis on retrouve peu après les lacets du chemin d’été et le portage (le moment tant attendu). Je descends piano, les skis sont toujours aussi lourds, mais les muscles sont éprouvés. Le moral aussi l’est, dommage pour la météo. Reste à rentrer par la magnifique route de l’ancienne route de Derborence.