Suisse | Valais

Il n’y a pas eu d’amélioration au niveau de la neige, mais le froid de cette semaine, ne fait plus fondre le peu qui reste. Je décide de prendre quand même les skis, première sortie en ski de janvier ! Il faut donc monter haut pour trouver de la neige et je loue une voiture Mobility à Sion. Ensuite je surfe sur Map+ et voit le Pic d’Artsinol. Une visite sur camptocamp pour savoir comment y monter et ce sera depuis Maqué Blanc.
Sur la route d’Evolène, je découvre qu’il existe des valaisans qui se traînent sur la route, en général ce sont les belges ou les parisiens, mais non un valaisan avec un 4×4 ! Mais que fait Christophe Darbelay ! En plus j’ai une voiture semi-automatique (Honda Jazz) qui est fort lente à la comprenette. J’en ai conclu que c’est un problème de traduction : du français, au suisse-allemand puis au japonais !
Je quitte la route de la Grande Dixence, pour Leyteggon puis Maqué Blanc, mais elle est complètement gelée. Le tableau de bord se transforme en guirlande de Noël (oui je sais que ça glisse) et la tenue de route n’est pas encore au niveau du rodéo, mais on sent que la bête ne demande qu’à se lâcher ! Donc ne connaissant pas la voiture, je m’arrête pour mettre les chaînes. La dernière fois que je me suis adonné à ce sport doit remonter à 20 ans avec mon grand-père. Donc je sors le mode d’emploi qui se résume à trois dessins … qui ne correspondent pas tout à fait à mon modèle. Mais que la vie est belle ! La chose n’est quand même pas si compliquée et j’arrive, non sans fierté, à rapidement terminer la tâche. La suite de la montée fut faite en douceur, des fois qu’une chaine est des envies de liberté ! Au passage les chaines se mettent sur l’essieu le plut haut, peu importe le type de traction.
r Arrêt à Maqué Blanc, il y a d’autres voitures (tiens des 4×4 … sans chaines !). Je babille avec les skieurs dont un a des chaussures Dynafit ultralégère, 900g. La coque en carbone, ne recouvre pas entièrement le pied. Il en semble enchanté, davantage que ses anciennes Scarpa F1.
Je pars enfin à skis, le secteur est à l’O donc à l’ombre le matin. La météo a prévu des nuages l’après-midi, je suis parti assez tôt (9h40, skis aux pieds). La neige est dure, gelée. J’emprunte le chemin d’été (raquettes en hiver) qui est souvent gelé, pas terrible, on fait au mieux et les bâtons sont mis à contributions. J’ai suivi les traces qui me font arriver sous Mandelon, la voie normale passe plutôt par La Dojioure.
On traverse une trouée dans une forêt clairsemée, la neige se fait meilleur pour arriver dans les pentes, vers 2200m, sous Le Mont Rouge. L’ambiance est glaciale, -7°c au départ de Maqué Blanc, ma pipette est gelée, par grand froid, je bois presque une gorgée toute les minutes pour éviter cela, mais les réflexes ne sont pas encore là. Le soleil vient timidement et rarement nous réchauffer. On monte en face du Mont Rouge, montagne abrupte qui me semble difficile à gravir (en été, peut-être par un couloir). On la contourne, le paysage se dégage.
Il reste à monter dans la combe entre Le Mont Rouge et le Pic d’Artsinol pour arriver à un col (sans nom). De là on bascule dans la face O du Pic d’Artsinol, par une pente assez raide. De nombreuses conversions, dont les deux dernières vous feront rafraichir le grand écart (un petit moment de solitude pour la dernière !). Devant moi, il y avait un groupe (CAS de la Dent de Lys), dont certains ont portés les skis.
On finit par arriver, au soleil, sur la grande esplanade du sommet du Pic d’Artsinol (2997m sur la carte, 2998m in situ). La croix est fort jolie et cela mérite d’être souligné. La météo avait annoncé des nuages dans l’après-midi, mais c’est le grand bleu. Je leur pardonne cette erreur ;-) C’est du 360°, superbe, la Dent Blanche, le Cervin, la Grande Dixence, les Dents du Midi, les Diablerets et tous les autres ! Je suis resté planté là 1h30, instant de bonheur !
Le groupe du CAS descend par un couloir à l’E du Pic d’Artsinol (il faut descendre skis à aux mains sur l’arête, puis partir à droite) que j’avais repéré à la montée. Zut un troupeau de 15, vont-ils laissés un peu de poudre ?
Puis arrive un homme seul, Eric de Blonay. On discute bien, puis nous décidons de descendre ensemble.
Skis à la main nous descendons par la crête, puis mettons les skis pour le couloir E qui est modéré. Il y a encore de la poudre, mais surtout des cailloux. Ah la dure (et rocheuse) réalité, par un bruit strident, nous rappelle que nos semelles sont sensibles ! Donc la descente est modérée à l’affût des cailloux taquins qui jouent à cache-cache ! Dommage c’est une belle poudreuse.
Le reste est encore en poudreuse, mais on surveille toujours ces cailloux. Je suis déçu en bien, comme on dit, par la qualité de la neige. On se fait plaisir avec Eric dans ces belles pentes. Il reste à redescendre, à travers la forêt clairsemée (traffolé) pour arriver sous Mandolin. A partir d’ici la neige se dégrade, d’abord croutée, puis gelée. Nous descendons par la route, gelée, pour un dernier couloir, aussi gelé, qui permet de rejoindre les hauts de Maqué Blanc, fin d’une magnifique journée.