Suisse | Valais

Lorsqu’on parle de la neige, les journalistes aiment bien employer les mots d’or blanc, eh bien les cours doivent monter car ce qui est rare est cher ! Enfin monter, je dirai plutôt … fondent ! Donc la neige est une denrée rare ces dernières semaines et il faut donc monter (mais non par le cours) haut pour en trouver.
C’est donc Bel Oiseau à côté du barrage d’Emosson qui est choisi. Je voulais le faire en été, ce sera en hiver. Par contre vu la neige et les rapports des autres skieurs, j’ai longuement hésité entre les skis et les raquettes (mes skis cailloux !). Pour Bel Oiseau, je partirai depuis Finhaut, il y a un arrêt du train.
Je prends le train depuis Morges, sauf qu’après Aigle la vie se complique suite à un problème technique entre Martigny et Saxon. Donc je rate la correspondance et je suis quitte pour prendre le train suivant, 1h après !
Départ depuis Finhaut à 11h, il fait beau et chaud (environ 10°c). Je prends le chemin La Cotz – Vers le Clou. Le chemin est partiellement enneigée, je marche à pieds, cela fait ambiance printemps. Je mets les raquettes peu après et monte au soleil à La Léchère. Je commence à avoir vraiment chaud, je ne laisse que ma chemise, mais transpire à grosses gouttes. Puis je bifurque pour Fenestral, il y a des traces de skis, mais j’évite au maximum de les suivre et monte au mieux. Là c’est le coup de chaleur et je me demande si Fenestral va être mon terminus. Cette portion du parcours est peu enneigé et déjà en neige transformée.
Malgré tout, j’arrive à Fenestral, l’air y est plus frais et voilà les forces qui reviennent. Il y a quelques skieurs qui prennent un bain de soleil à ce joli alpage. Avec un couple en ski, on se suit, la neige lourde ne colle pas aux peaux. Puis on arrive au Plan des Marais à l’ombre. Ah enfin le frigo, première fois que j’apprécie autant l’ombre. Le temps de mettre une veste, puis ça repart. Je ne sais pas si je vais pouvoir aller jusqu’au col de Bel Oiseau, j’ai déjà abaissé mon objectif (l’oiseau s’est envolé !).
La montée pour le col, sous La Reffa est pentue, mais comme c’est à l’ombre la neige y est meilleure et plus abondante. Je marche à côté de la trace de skis, puis quand la pente se raidit, tant pis pour les bonnes résolutions, je suis la trace, brasser coûte de l’énergie. Au milieu de la pente je décrète un droit en haut. J’estime avoir le temps d’atteindre le col (il est 14h) avec un retour au coucher de soleil. Lorsque j’arrive dans le haut de la combe, un gros nuage filandreux qui ne faisait que grossir et surtout le panorama qui se dégage enfin vers le massif du Trient m’ont attiré tel une abeille vers sa fleur. Et tant pis pour le col de Bel Oiseau, il faudra revenir. Au loin je vois le couple qui n’en sont plus très loin.
Je rejoins le col du Pt2311 par un devers important, en raquettes ça n’est pas terrible comme expérience, le pied se tord et la tenue est faible. Je vise donc les traces de descentes des skieurs et montent à ce col (pentu). Ma récompense est là haut, un magnifique panorama (ok il aurait été plus beau depuis Bel Oiseau). Etant à l’ombre, je descends 5 min après, début pentu, puis plus standard. A l’ombre la neige est croutée, puis au milieu de la combe, le soleil faisant son effet, la neige devient transformée puis lourde. Ah tiens mes amis les cailloux sont là, ce qui me console de mon choix des raquettes !
Ensuite la descente se poursuit dans une neige franchement lourde, soupe épaisse que personne n’aime, mais qu’il faut malgré tout avaler. Le plaisir de la descente est moyen, mais compensé par la vue.
Puis je finis par trouver le chemin des raquettes (chemin d’été) qui m’amène à La Léchère où je retrouve le chemin de l’aller. Pour varier j’ai suivi la route enneigée (dire qu’en été, c’est la route d’Emosson) qui me ramène à Finhaut. J’ai un peu de temps avant le prochain train et je profite d’une petite visite à l’église de Finhaut, assez joli. Sinon le village à gardé son style 1900, lors de l’apogée du tourisme anglais dans la région. Finhaut à donc du charme, c’est presque un musée !