Suisse | Fribourg

Ainsi fond, fond, fond, Trois p’tits tours et puis s’en vont … Tel pourrait être le titre de cette randonnée. La veille, la météo annonce de la pluie jusque vers 2000m. L’inspiration est à un niveau assez bas, où vais-je pouvoir traîner mes spatules ? Du coup je prévois de prendre mes skis cailloux … ie mes raquettes. Aussi, plus j’attendais pendant la semaine pour une météo plus précise, plus les voitures Mobility se faisaient rares et in fine, prises. Donc ce sera le train jusqu’en Gruyère, Les Millets depuis Lessoc.
Dans le train depuis Montreux (Goldenpass), je vois un homme dont je reconnais le visage, mais impossible de savoir d’où je le connais. Il me semble fortement, croisé à un sommet. En quittant le train, je lui pose la question, mais il en sait encore moins que moi. Dites moi que cela vous arrive aussi que votre mémoire ne ramène qu’une partie de l’information, je me sentirai moins seul ;-). (update 2011-01-31 je l’ai croisé au Col de Cou, le photographe et ses 6 kg de matériel. Quand on fouille la mémoire, rien ne vient, mais une association d’idée provoque un déclic qui refait remonter l’information du tréfond des neurones !)
Donc en arrivant dans l’Intyamon, je ne peux que constater que la neige est une denrée rare (c’est comme l’Euro, tout fout le camp). Je descends à Lessoc, le soleil y arrive aussi juste après, +6°C c’est chaud. Je marche vers le village de Lessoc et Les Millets sont en face, bon les raquettes sont de trop aujourd’hui ! Je monte par la route et à la ferme de Petit Malessert (non fermée à clef), j’y dépose les raquettes ainsi que mon netbook (1 kg, je le prends et rédige ce texte depuis le train). De suite on se sent plus léger, reste les 3L d’eau qui font leur poids !
Je continue par la route, je passe devant Gros Chabloz, il y a deux 4×4 et du monde dans les fermes. Dans la ferme supérieure de Gros-Chabloz (Le Toffé), je vois un panneau sur la porte, laissant penser que c’est un refuge. Je rentre et prends quelques photos, l’intérieur est mignon. En partant, je vois un chat et un 4×4, oupss est-ce privé ?
Je rencontre toute juste un peu de neige sur cette route, une dizaine de mètres. Au niveau de la ferme de Chaudxerya (à ne pas confondre avec le massif plus loin du même nom), la vue est superbe. Je continue sur la route, mais pas longtemps, car je bifurque sur la gauche pour la ferme Les Plans, à travers champ. La pente change et devient raide, je coupe aussi le plus droit en haut, histoire de profiter des mottes de terre (le terrain est humide). Puis je continue au mieux, pour rejoindre vers la crête le chemin d’été sous le Pt1676. C’est sportif ici, les muscles chauffent.
Puis je continue par la crête, il y a des vielles traces. Sur la carte le chemin officiel passe en leger contrebas, pourtant un marquage (blanc-rouge) existe sur la crête. Ce passage en crête, n’est pas anodin, certains passages sont aériens et si vous venez avec des enfants, une corde sera utile … pour vous rassurer ! J’étais fort content d’être à pieds plutôt que de porter mes skis (peut-on la passer en skis ? je ne pense pas). J’avais un peu de neige sur cette crête et parfois du verglas.
Je finis par arriver au sommet des Millets (1857.9m), une croix en fer (le sport régional est de scier les croix en bois ;-) ), un peu rouillée marque fièrement le sommet. Le panorama est superbe, tout l’Intyamon, Dent de Lys, Vanil Blanc, Teysachaux, Le Moléson avec sa grue pour le chantier du nouveau téléphérique et de l’autre côté la chaine des Vanils (Noir, Carré), Pra de Cray. Des idées pour de prochaine randonnée.
Il y a du vent, il est 14h et la faim se fait sentir, mais je ne m’attarde pas, le soleil se couche encore tôt. Je continue par la crête, plus confortable, pour le sommet Pt1886 des Millets. Cela doit être un spot à bouquetins car c’est plein de leurs crottes. Puis je continue jusqu’au sommet du Pt1857 (je suis passé en léger contrebas), pour suivre la crête Verollien. Il y avait des traces de pas et j’ai vu des fanions jaunes (pour les raquettes ?), il y a pas mal d’arbres dans le flanc. C’est l’endroit où j’ai eu le plus de neige, j’enfonçais même !
J’arrive à la ferme Les Tannes, c’est la fin du peu de neige rencontré. Puis en cherchant un peu mon chemin, j’arrive au Chenallettes. Sur le topo de Camptopcamp, il est précisé qu’un chemin existe sur le L des Les (Chenallettes). Mon ancienne carte Swisstopo sur DVD l’indique, mais plus les nouvelles sur Map+. Je descends et trouve ce chemin, confortable, qui traverse le Ruisseau du Jorat. Puis j’arrive dans une clairière où j’ai suivi un chemin (de vaches ?), je me suis rendu compte que j’allais trop loin (dans ce coin, j’ai fonctionné avec le GPS du smartphone et la carte) et je suis revenu sur mes pas pour descendre dans une clairière. Cela m’a permis de retrouver la route au Pt950 (où il y a des ruches).
Là je rencontre un retraité de la région avec son Jack Russel, infatigable cette race. On babille bien, puis il me dit qu’il a garé sa voiture juste en dessous de là où j’ai laissé mes raquettes (Petit Malessert). Je sens la belle aubaine. Je récupère les raquettes et en arrivant devant la voiture, une magnifique Jaguar qui brille de partout, je comprends que mes chances sont aussi élevées que la hauteur de la neige (je suis bien crotté) ! Donc je finis à pieds, cela permet de profiter de la fontaine du village pour mes ablutions !
Reste à prendre le train, content malgré tout de la journée … automnale !