France | Haute-savoie

Le Salève, sommet français, mais dont les genevois en ont participé à sa réputation. Une montagne qui culmine à presque 1400m, on aurait envie d’appeler cela une colline ou une montagne à vaches, mais la face N est abrupte et prompte à l’escalade. Un secteur s’appelle Varappe (et ce document du CAS) et a donné son nom à ce sport naissant, bien que désormais le terme escalade lui soit préféré. Le secteur est historiquement chargé, entre bloc erratique et petit train électrique. Les blocs erratiques sont des blocs de rocheux de plusieurs tonnes chariés par le glacier du Rhône qui recouvrait la plaine jusque vers Lyon, pendant la dernière glaciation du Wurm. Ces blocs, surtout ceux du Jura, ont permis à Horace-Bénédict de Saussure de se poser la bonne question : “Les granites ne se forment pas dans la terre comme des truffes, et ne croissent pas comme des sapins sur les roches calcaires ! “. Puis Venetz, De Charpentier et Agassiz établiront cette théorie glaciaire. Au Salève, ces blocs en pierre solide, furent utilisés pour les constructions et il en reste peu.
Le premier train électrique fut celui pour monter d’Etrembières au Salève. Ce train a fait faillite et il reste peu de choses, le tunnel étant l’élément le plus visible, où notre randonnée du jour passera.
Cette sortie fut réalisée dans le cadre d’un “event” de ma société Solog, après la journée de travail. On se retrouve ainsi 35 collaborateurs sur le parking du départ du téléphérique du Salève. Il fait chaud, le temps est lourd mais l’ambiance est légère. Et c’est parti, tel un troupeau pour l’inalpe (transhumance), en rang serré par le Sentier du Pas de l’Echelle, qui sur la fin est constitué de 101 marches taillées dans la pierre (avant c’était des échelles d’où le nom). Le trajet est plat au début, on finit de traverser Veyrier, puis on passe sur l’autoroute. Les discutions vont bon train. Puis on rentre dans la forêt, la fraicheur n’est pas au rendez-vous, mais la déclivité oui : ça monte sec ! Avec mes nombreux arrêts photos, je prends la décision de rester en queue de peloton, car rester au milieu gêne les suiveurs et m’oblige à déclencher au plus rapide sans avoir le temps de composer.
Le chemin serpente dans la forêt, avec de rare trouée sur la plaine. Plusieurs passages sont équipés d’escaliers en pierre. La troupe commence à se diviser, les habitués sont déjà loin et il reste ceux qui souffrent. On passe devant l’un des rares vestiges du petit train, le tunnel juste avant le col de Monnetier (Chemin du Funiculaire). L’entrée de ce tunnel est condamnée par des barrières qui offrent peu de protection et les rails ont été enlevés. Un bus avait été prévu pour ceux qui souffraient et quelques-uns le prendront. Pour les autres, le chemin se poursuit à travers la forêt et en zigzag. A 888m, dans un virage, on passe devant l’oratoire, bien caché derrière un bosquet et heureusement, le guide du soir, PHL, était juste derrière nous et nous a remis sur le droit chemin. A cet oratoire, il faut partir derrière, sur la droite, pour continuer sur une sente. Un bref passage en II, met un peu de variété dans cette montée. Ensuite on passe devant la maison du Chalet de la Croix, qui semble sortir de nulle part. Puis le chemin continue en ligne presque droite. La fraicheur espérée par l’altitude n’est pas au rendez-vous et nos t-shirts sont bien trempés (c’est le patron qui nous fait suer ;-) ). Enfin on débouche sur la clairière du téléphérique, un panneau du jardin botanique est présent, mais n’arrivera pas à nous distraire de rejoindre le reste de l’équipe … et les rafraîchissements !
LeTemps.ch avait publié il y a quelques mois, un article sur le phénomène des prises de photos des plats de restaurants, lors des vacances. Cet article m’avait amusé. Ainsi lors du repas au restaurant du téléphérique, le collègue en face de moi, a pratiqué cet art (quoique avec un natel, il faut être motivé !) et j’en ai donc profité pour m’y adonner aussi. Par contre, le menu n’étant point affiché, je me demande quel était le poisson (du fera ?), la pratique se doit d’être peaufinée !
23h, on expédie le désert pour prendre la dernière benne (et la permission de minuit ?). En tassant bien, on est tous rentré dans cette benne, dans la joie et la bonne humeur.