Suisse | Valais

Avant dernier jour des vacances mais dernier jour de ski pour cette semaine de congés. Je commence à sentir un peu mes muscles et la météo est annoncée gris pour l’après-midi. De plus la neige fond vite cette année et l’envie de porter n’est pas là. En fouinant sur Camptocamp, je trouve la course pour le sommet de Testa Grisa, nommée Pointe de Moline sur C2C et Pointe de Molenne par Labande (faudrait unifier toute cela !). Christian n’a pas encore retrouvé son physique mais me prête sa voiture.
L’avantage de ce sommet est qu’il est dans un versant N/NO, donc assez peu ensoleillé et permet un départ pas trop tôt. Levé à 5h30 (ça change des 4h habituels), j’ai les skis aux pieds à Bourg-Saint-Bernard à 8h30. Le secteur est effectivement dans l’ombre. Je vois au fond de la combe, deux groupes de skieurs qui n’ont pas l’air d’avance bien vite. La station de Bourg-Saint-Bernard est fermée depuisle 11 avril est fermée, mais d’un coup je vois deux télécabines partir puis terminé. Bizarre ! Température agréable de +2°c et j’avance d’un bon rythme dans le bas du vallon des Darreys, le long du téléski. Je vais en fait suivre le torrent de Perche, car je vois qu’au loin le couloir au dessus du télésiège est en partie déneigé.
En montant, je repère des couloirs possibles pour la descente puis j’arrive en bas des couloirs de Troistorrents. Comme la neige est dure depuis le départ, je mets les couteaux qui furent plus que nécessaires. La pente est raide, la neige dure et les traces gelées. En tout cas cela fait un bel exercice de conversion en pentes raides (36° max).
J’arrive sur le replat du glacier de Proz, les deux groupes font leur pause et je les dépasse donc. Peu après, un arrêt pour moi car on arrive au soleil et c’est donc l’heure du maquillage. Un des deux groupes me passe devant, mais vu leur rythme plus lent, je reparts et mets le turbo pour les dépasser. Au niveau de l’itinéraire, je découvre le secteur, et je vois une simple trace allant vers le col d’Annibal mais en montant j’ai croisé un toulousain et un montpelliérin qui en voyant le couloir Annibal ont fait demi-tour. Donc je me dis que la trace vers Annibal me mènera pas loin et je suis une vieille trace passant par la croupe et l’antécime N du sommet.
La neige est bonne, poudreuse compacte dans le secteur, j’ai gardé les couteaux mais ils ne sont plus utiles. La montée se raidit mais est fort belle. Au niveau de l’antécime, il faut déchausser pour passer aisément quelques rochers, puis remettre les skis un peu plus loin sur l’arête. Peu après je suis au sommet (11h45) qui se gravit à pieds (petite marche facile de 30”). Le vent m’y accueille, je prends le temps de faire mes photos, on est devant la face E du Mont-Vélan et le couloir Annibal (avec des traces). Après mes photos, je me planque dans le versant S (côté italien), abripté du vent et au soleil et je me restaure (je n’ai pas fait mon pain, faute de temps, et j’ai acheté un pain tessinois bio à la Coop, extra).
Un bon temps après, un des deux groupes arrive au sommet (des Bernois) et un homme amputés de ses bras, vient vers moi et nous discutons. Chapeau à lui pour être montés sans bâtons.
12h, je descends, le ciel se charge et pendant la descente c’est gris. Je descends par la pente O, Les Fouéreuses, neige suffisante mais les cailloux sont visibles et quelques bruits stridents me disent qu’ils se cachent sous la faible épaisseur de neige ! Descente dans une neige dure à peine réchauffée et surtout bien trafollée. Puis je descends dans ce beau couloir à gauche de Troistorrents (Pt2534), neige dure, donc les carres sont sollicitées. On descend prudemment à cause des cailloux si proches et de la neige dure. Je finis dans un couloir, neige dure mais lisse, plutôt agréable puis je me laisse glisser le long du torrent de Perche, la neige est un brin décaillée puis je file sur la piste pour profiter d’une neige transformée assez agréable. Et surtout j’arrive skis aux pieds au niveau de la voiture. C’est y pas magnifique ?