Suisse | Valais

En début de semaine, j’avais pensé à réserver une voiture Mobility, la météo semblait favorable. J’ai donc une voiture à Aigle pour samedi. Vendredi matin, je reçois un email comme quoi la voiture est indisponible (qui a fait une sortie de route ?) et on me la remplace par une autre à l’intérieur de Vevey. Première fois que cela m’arrive ! Je veux faire la Valerette par Vérossaz et je regarde s’il y a un bus et les horaires. Possible mais le mieux est de partir depuis Morges à 6h30, pfff déjà les horaires de printemps. J’annule donc la réservation Mobility, je prendrai le bus à St Maurice.
En arrivant à Saint-Maurice, c’est un taxi qui remplace le bus de la poste, le chauffeur me disait que c’est moins cher car peu de monde emprunte le bus à cette heure matinale (7h36) et que depuis le début de l’année je suis le toisième client !
Le chauffeur me dépose au terminus de Vérossaz – La Doey, dans le virage du Pt886 (un parking est à disposition). Comme le dit le chauffeur ambiance congélateur en sortant, -8° environ. Je garde donc les sous-vêtements chauds et aussi les gants épais. Le temps de me préparer, je vois une personne qui monte.
Je parts en montant dans la clairière, puis en suivant les traces qui partent par le chemin d’été pour Ariaré où on devine les sommets derrière les sapins. On arrive ensuite dans la clairière de Le Protieu, on traverse la route (des voitures montent jusqu’ici, il y a un petit parking). La vue s’ouvre et nous découvrons la Cime de l’Est. On remonte cette clairière pour tourner au fond sur la gauche par le chemin d’été, traverser quelques arbres et arriver dans la clairière suivante, entre 1200m et 1300m. La vue depuis là sur la Cime de l’Est est magnifique, un grand moment. Je me mets de coté pour laisser passer un homme équipé de Scarpa F1, chacun son rythme. Puis on rentre par la route dans un chemin forestier et ensuite on part à droite pour remonter les pentes de La Biole. Je me fais rattraper par la brume qui me couvre jusqu’à Chalet à Bagne (1530m). On bifurque sur la gauche le long de la lisière, et j’ai des traces de montées mais je ne vois plus les traces de l’homme aux F1, ce détail me fera douter plus tard !
Puis on arrive dans la clairière vers 1600m sous La Dent de Valerette, avec une vue imprénable sur ce massif. Je remonte, il y a des vieilles traces de montées, j’ai le choix aussi. J’arrive vers Le Teret (1735m), rien vu comme ruine mais j’étais occupée à admirer la vue qui s’ouvre sur les préalpes. On remonte par la crête, entre les arbres, un peu plus pentu. Je trouve les traces parfois délicates mais l’épaisseur de neige est profonde (j’enfonçais parfois entièrement mon bâton), puis j’arrive vers 1850m et c’est la fin des traces à ma grande surprise. Une barre rocheuse en face de moi, je repense à la personne en F1 qui est parti ailleurs et je me dis que j’ai fait une erreur. Je vois en face une crête (celle au dessus de Jeurs mais je ne le sais pas encore) avec des traces, c’est surement la bonne voie. Je redescends un peu et parts en devers, le danger est à 3 au dessus de 2000m et je suis en dessous, ça devrait le faire … enfin j’espère. J’arrive sur cette crête et la remonte jusquầ 1800m où je trouve deux personnes. J’apprends où je suis, sur la crête des Jeurs, je peux passer par Chindonne ou continuer sur la crête avec du 40° ! Le 40° non merci vu les conditions, mais passer par Chindonne me tente mais je ne serais par le chemin du retour sous le sommet !
Je sors ma carte, j’aurai dû le faire bien avant, et je décide de revenir d’où je viens. Je retraverse en devers, en suivant plus au moins mes traces pour cause de conversions et je reviens à la fin des traces, vers 1850m. J’ai en face de moi une barre rocheuse avec des traces d’animaux qui montent allègrement dedans ! Bon de mon coté je vais contourner par la gauche. Je monte en soignant mon parcours et j’arrive au pied d’un couloir, je commence à l’attaquer, pentu le bas et je vois que la neige est en reptation, et dans un devers, un de mes skis passe dans un trou et je suis pris jusqu’aux hanches : pas bon signe ! Je décide de tenter ma chance dans la crête suivante, je coupe une pente, un peu pentue à mon gout. Je longe les arbres vraiment au plus près, pour éviter d’être au milieu de la pente et cela me vaut bien des conversions en brassant pas mal. Je remonte jusqu’à 2000m, sur le V de Valerette et je parts en devers sur la droite. Derrière moi, je vois des personnes qui montent et qui redescendent à partir de 1850m. Dans mon devers, je vois devant moi une pente, trop raide (entre 40 et 45°) pour le danger d’avalanche. Terminus, de plus le bus est dans 45mn et si je descends, je pense avoir le temps de l’attraper.
Je prends le temps quand même de faire des photos, l’endroit est quand même magnifique. Je descends le long de mes traces, dans une neige poudreuse mais sur un fond dur, bref j’aime moyennement ! Au dessus de La Biole, je longe la forêt où la neige à l’ombre est en poudreuse excellente.
Dans le bas de la clairière du Protieu, je ne prends pas le chemin de la montée mais parts par la route pour couper sur la droite dans une clairière puis un bref chemin d’été en forêt pour arriver dans la clairière finale.
J’arrive au parking du Pt886 (l’arrêt du bus est là) et j’arrive 3mn avant le bus ! Yes !