Suisse | Vaud

A cause de la météo délicate pour cette été 2009, nos espoirs de 4000m se sont envolés (c’était le guide ou la météo mais jamais ensemble !). Après notre nuitée à Gsteig (lien de la commune), on a pensé à finir notre ascension du Sommet des Diablerets par le Pas du Lustre mais en passant par Pierredar et le glacier du même nom. On téléphone au guide des Diablerets et en cette fin de saison, le glacier laisse une fissure entre le rocher et la glace, ce qu’on appelle une roture. De plus le Pas du Lustre, dans l’article du CAS des Diablerets est selon notre guide sous évalué. Bref notre moral d’apprentis alpinistes est en berne. Ce guide n’étant pas disponible, on fait chauffer les Natels ! Mais trouver un guide pour le lendemain n’est pas une chose évidente. De dépit nous abandonnons l’idée du Pas du Lustre pour rejoindre l’Arpelistock via le petit téléphérique de Gsteig.
Je mets mon pied dans la première chaussure de randonnée quand le téléphone sonne. Et voilà un guide, Guillaume, de disponible.
La montée à la cabane de Pierredar est sujet d’un autre topo.
Le guide Guillaume, nous a rejoint au matin, il est monté depuis Creux de Champ en 1h ! Le temps de faire connaissance et on part de la cabane, par les gazons puis éboulis de Pierredar vers Barmes Rousses. De là on remonte le flanc droit du glacier par des larges vires jusque vers le P2587. On passe en crampons et on s’encorde puis on attaque le glacier, en glace vive. La pluie arrive, on s’équipe ; la visibilité est faible. Le glacier est pentu et en glace vive c’est un autre sport. Bien penser à planter toutes les pointes. Et cette corde qui gène … On arrive à la roture et cela passe sans soucis, il suffit d’enjamber la faible fissure (l’été n’a pas été des plus chauds !). On monte ensuite dans un terrain gras, mélange de terre et petit gravas, au mieux et on s’est retrouvé au bord … d’un précipice ! Mais où avons-nous mis les pieds ? Une éclaircie et le GPS nous permettent de comprendre que nous sommes trop à gauche du P2929. Mais le terrain est pourri, la roche est friable et la brume toujours présente. Belle ambiance ! Le guide essaye de monter sur la crête mais la roche est trop pourrie. On passe donc dans des vires surplombontes, dans un terrain pourri et un rocher tout autant pourri. Le guide par en avant, fait un ancrage et nous avançons. Mains intérieurement on se dit que cette corde est peu utile vu la longueur entre le guide et nous. En cas de chute, cela fera un bon pendule ! In fine on rejoint le col du Refuge, avec un certain soulagement.
Depuis le col du Refuge, on remonte en direction de cette masse des Diablerets. On suit les marques (des flèches), il a plu donc on avance prudemment et arrivons au fameux Pas du Lustre. C’est une cheminée de 10 mètres de haut environ, surplombée par un gros bloc. C’est de l’escalade en II sur les 3/4 puis en 3 dans les derniers mètres. J’étais donc content d’être assuré d’en haut par le guide (un point d’ancrage à côté du gros bloc). La suite est plus douce par des dalles en pente mais confortable, il y a des spits régulièrement et quelques cairns. Ensuite nous rejoignons un crête, que j’ai trouvé esthétique et agréable malgré la brume. Nous rejoignons enfin le sommet des Diablerets, 3209.7 avec une belle croix en fer forgé.
Après une pause syndicale, on quitte ce sommet toujours dans la brume, le guide calcule les azimuts et on part sur le glacier des Diablerets, fortement crevassé. En 2007, même période, il était en neige et on l’avait passé comme si de rien n’était. Là les crevasses sont profondes comme une cathédrale et les traces faibles. On arrive quand même au col du Dôme, qu’il faut remonter puis un passage en roche avec l’aide de grosse cordes pour rejoindre le Dôme. De là, on enlève les crampons, pour se laisser descendre vers le restaurant Botta. C’est long surtout que dans les derniers 100m, il faut remonter pour le restaurant. La pluie s’invite à nouveau. Avec soulagement la benne fonctionne, malgré le mauvais temps ! On est sauvé, les Natels peuvent reconforter les familles. Depuis la benne, je demande à un taxi de nous prendre et dès que nous arrivons, il est là et nous ramène à Creux de Champ (30.- CHF). Le dernier bus (16h45) est parti pendant que je payais à la caisse !