Suisse | Vaud

Gummfluh, un nom qui pendant longtemps ne m’avait jamais attiré, peut-être trop de consonnes ! En montant au Pic Chaussy depuis le col des Mosses, on l’a voit un peu et c’est là que j’avais commencé à la connaître. En voulant finallement y aller, une recherche Google m’avait amené sur cette page décrivant le tour par Chenau Rouge et je décide de faire ce tour depuis l’Etivaz.
Avec Christian, nous avons pris des jours de vacances et donc nous voilà devant la fromagerie du Contour de l’Etivaz. Cette dernière est fermée, mais les odeurs présentes. Nous montons dans les hauteurs Vers La Chapelle (sans se fatiguer pour nommer ce lieu !) où il y a en effet une chapelle ! Nous poursuivons devant les fermes et chalets pour arriver à la lisière de la forêt. A partir de là, le sentier monte fort, tout en zigzags et longuement. La forêt nous offre un peu de fraîcheur et parfois dans des trouées la vue s’ouvre. Puis nous arrivons au refuge du Pt1780 qui est un tout petit abri, utilisé par les ouvriers construisant les murs paravalanches. L’abri est ouvert, il est possible d’y dormir mais c’est sommaire. Juste à côté une fontaine, dont l’eau fraîche fut bienvenue. Quelques bières y traînaient, indiquant une présence humaine.
On poursuit notre chemin et passons devant ces vieux paravalanches en pierres, ils ont du style et après un siècle sont encore en bon état, joli travail de nos aïeux ! Le journal La Gruyère en a fait un article car cette portion du sentier fait partie du Grand Tour (PDF).
Ensuite le chemin sort de la forêt et par un joli cheminement, toujours pentu, on rejoint le col de La Douve (2003m). Nous marquons une pause casse-croûte et profitons de la belle vue sur les Alpes.
Puis nous descendons à La Case, chemin pentu au début, puis dans le bas, un fort joli cheminement à travers des blocs de rochers. Depuis cette ferme, nous empruntons le chemin qui descend vers Plan de l’Etalle, mais ce dernier me paraissait trop long et donc nous avons coupé dans la combe d’Entresex-Dessous sous La Rogneuse. Il faut remonter, passer des barbelés et ensuite descendre au mieux, dans une végétation luxuriante. Au niveau d’un pierrier, on part à droite sous La Rogneuse. Après un peu de recherche, nous avons fini par trouver une sente, juste sous la falaise de La Rogneuse. Une jolie sente, dans les hauteurs, mais avec parfois de la végétation haute, surtout des orties ! Puis un bref passage en forêt, pour déboucher sur le grand pierrier de Château Chamois.
Avec un certain plaisir, nous avons retrouvé un sentier officiel, celui qui contourne Tête de la Minaude. Puis on descend brièvement, pour du nouveau du hors piste, mais une sente existe pour se diriger vers le bas de Chenau Rouge. Cette dernière porte bien son nom, et le rouge est une couleur dominante. On met nos casques et nous montons. La pente est raide, au début herbeuse puis au fond de la chenau caillouteuse. Le plus aisé est de monter par le lit du ruisseau qui est presque à sec. Ce dernier était au stade de filet d’eau et nous a quand même permis de boire, la chaleur dans cette chenau est grande (pas de vent et en plein soleil), de plus avec les casques ça chauffe encore plus. La montée est donc sportive, mais réalisable, un bref passage où il faut contourner par la gauche un gros bloc rocheux dans un terrain n’offrant aucune accroche sur quelques mètres. Un chamois nous fait le plaisir de traverser les flancs escarpés, et son agilité nous rend humble.
On finit par arriver au col du Pt2134 et marquons une pause après cette rude montée. Devant nous se dresse le dièdre rocheux dont Labande dit qu’il est peu engageant ! Quel euphémisme ! En le voyant depuis le col, on a failli faire demi-tour, heureusement que mon envie de demi-tour est très souvent faible et je suis donc allé voir ce mur de tout près. A son pied, c’est moins impressionnant et j’appelle Christian, resté au col.
Je monte en tête, le rocher est sain et les prises bonnes, mais c’est du II soutenu. Des spits sont posés le long de la crête, mais nous montons en libre. Il faut rester le plus possible le long de la crête, l’intérieur du dièdre est à l’ombre et donc humide. Au milieu, j’ai pesté contre des lagopèdes qui se sont envolés juste sous mon nez, diantre la surprise ! La fin se radoucit (en I) et on arrive à un col.
Christian me rejoint, et devant nous se dévoile une large vire dont on voit bien des traces. On l’a suivi, ce fut une erreur … il fallait monter dans les pentes herbeuses sur notre droite (je suis revenu une autre fois pour finir cette course). Par cette vire, et une montée raide on arrive à un col, sous le Pt2391 des Pointes de Sur Combe. En contrebas, des bouquetins et un sentier. On le rejoint au mieux et nous suivons ce sentier qui monte sous la falaise de la Gummfluh. On suit le sentier, dans un pierrier pentu à la fin et on arrive à un promontoire et la fin de la sente … mais sous le sommet. On cherche comment monter au sommet, mais rien. Lors de ma seconde venue, je suis redescendu depuis le sommet et j’ai rejoint cette sente par une vire. Le départ est mal indiqué, juste quelques petits cairns.
On décide donc de rentrer et on descend le pierrier, voyant des traces “droit en bas”, je décrete que c’est le plus court chemin le meilleur et donc on descend ce pierrier en “glissant” sur les cailloux. Cela m’amuse beaucoup … contrairement à Christian ! Puis on arrive à un col, Pt2066 à droite de “Sur les Eaux” ou à gauche de “Wild Löchli”. De là, on continue notre hors piste pour rejoindre Le Petit Jable (1784m). La nuit s’annonce et cela permet d’apprécier les belles couleurs du coucher de soleil sur les montagnes … par contre la luminosité baisse !
Par un sentier tranquille on rejoint L’Etivaz où nous profitons de la fontaine de la chapelle pour s’abreuver … nos gourdes étant vides depuis longtemps.