Suisse | Valais

Le secteur de Tanay est un endroit que j’ai déjà frequenté plusieurs fois en été, mais mon unique tentative aux Cornettes de Bises n’avait pas aboutie car le brouillard m’avait empêché l’ascension finale. C’est pourquoi c’est avec plaisir que par un beau samedi, je décide d’y aller à ski.
Je prends le train jusqu’à Aigle puis le bus qui m’amène jusqu’au Flon. Nous sommes trois à prendre ce bus. On part par la route de Tanay, qui est assez enneigée avec juste quelques rares portions en terre. Vers 1270 m, on quitte la route pour une trouée dans la forêt qui est aussi le chemin d’été. On se fait doubler par une équipe de skieurs en Scarpa F1 qui s’entraient pour la Patrouille des Glaciers. Tout plein de conversions dans ces pentes puis on rejoint la route qui nous mène au col de Tanay (1440 m). On descend avec les peaux pour rejoindre le hameau de Tanay, en profitant sur notre droite de la vue du lac de Tanay gelé. Le soleil touche peu le fond de ce vallon. On continue sur la route et après la sortie du village on coupe à travers champ, sous le regard des Jumelles, pour rejoindre plus haut la route. De là, on longe la route, à flanc de falaises, avec un passage dans un tunnel où la route est gelée.
Vers 1650 m, la pente se redresse pour passer vers l’Ancien Chalet de l’Au. En été, on passe plus rive droite et je cherchais des points de repères en vain. Le passage dans ces ravines est très esthétique bien qu’à l’ombre. On débouche sur le plateau de la Montagne de l’Oz où la vue s’ouvre et avec plaisir on retrouve le soleil. Je retrouve mes repères d’été.
Je marque une pause, puis je repars par une série de montée plus ou moins inclinée pour passer La Chaux puis le plateau de La Chaux du Milieu où à nouveau je ne trouve plus mes repères du chemin d’été car nous passons sous Les Rochers de Chaudin. On se dirige sous le sommet où on retrouve le chemin d’été et le passage clef de la course : un fort devers sous le col du Pt2250. On déchausse pour mettre les skis sur le sac, on sort les piolets mais sans les crampons car les traces de pas sont profondes puis on avance prudemment (toujours stressant ces passages délicats avec le ski sur le dos, j’ai toujours le sentiment qu’un ski va se détacher). On rechausse au col, puis on part sur la droite, avec un passage court mais pentu et soufflé. Ma technique de l’époque avait ses limites et j’ai déchaussé. Puis la pente finale s’avale comme de rien pour rejoindre le sommet des Cornettes de Bise (2432.3m).
Je profite de la vue 360° sur les Alpes, des Dents du Midi, au Mont-Blanc, le Léman, le Jura, les Diablerets, les bernoises, … Panorama magnifique. On admire aussi le style de ceux qui s’entrainent pour la Patrouille des Glaciers, qui d’un mouvement sec enlevant les peaux sans déchausser en environ 2” : du grand art ! Même les choccards sont de la partie, fidèles quémandeurs des sommets.
Il faut bien partir et je redescends par le col de Verne, en passant par les chalets de La Calaz. En dessous, l’exposition plein S rend la neige rare et il faut slalomer pour trouver des plaques de neige. Col de Verne (1814 m), on retourne en Suisse, neige poudreuse sous le sommet puis très vite une neige cartonnée qui s’enfonce très légèrement : impossible de skier pour moi. Bref retour dans ce vallon de Verne dans la douleur. Je rentre au Flon, les derniers 100 m à pied et je recroise un homme rencontré au sommet et sur ma demande il me dépose à Monthey (et en oublie les bâtons dans son coffre) où je prends l’AOMC.