Suisse | Berne

L’idée se cette randonnée est venue de Migros Magazine qui proposait en avril 2011, une balade au Mont-Sujet depuis le lac de Bienne. En regardant la carte, le Chasseral est juste au-dessus, donc allons plutôt au sommet local … depuis Saint-Imier ! Merci la Migros pour l’idée ;-)
Pour profiter de cette fin de weekend de Pâques, nous dormons dans le secteur, Mont-Crosin. Calme, verdure et éoliennes viennent peupler cette crête jusqu’au Mont-Soleil et sa centrale solaire. La société Juravent a réussi à transformer ce parc en site touristique où l’art de faire aimer ces monstres d’acier ! Joli coup marketing qui mérite d’être souligné !
Départ depuis le village de Villeret, attenant à Saint-Imier, l’idée est de montée au Chasseron par la Combe Grède et de redescendre par les pâturages au-dessus de Saint-Imier. Au matin, une recherche Google m’avait permis de découvrir que la Combe Grède comporte des échelles et est “impossible aux chiens”. Je pensais faire la course dans l’autre sens, mais il est plus facile de monter les difficultés.
Nous la sommes la même équipe que la veille, cinq et une chienne de 14 ans et nous partons depuis Villeret. On sort du village, passons devant une place de parc avec des panneaux touristiques et des indications que la Combe Grède est non praticable entre mi-novembre et mi-mai, que c’est une réserve naturelle et que le sentier est impossible aux chiens. Donc en s’enfonce dans la forêt avec la chienne Valdine qui a déjà connu les échelles du Luisin et celles de la cabane Bertol. Montrons aux bernois comment les chiens vaudois se débrouillent !
Chemin bucolique, l’ail des ours répand son odeur caractéristique, à travers une forêt dense. Puis on longe le lit du ruisseau à sec, avec des petits ponts en bois, passerelles, mains courantes, escaliers en rondins. Contraste entre mousse et rochers, couloirs à avalanches et pente douce du ruisseau.
Nous arrivons à la première échelle, enfin les choses sérieuses commencent, mais la chienne après hésitations passe à côté sans aide. Juste après se trouve les deux échelles, plus corsées. Juste derrière nous, un couple arrive avec un dalmatien, on babille brièvement et monsieur porte le chien dans ses bras et monte en moins d’une minute. Pour nous la technique est différente, harnais pour la chienne et corde, je suis en haut et tiens la corde et Nouchka pousse la chienne par en bas, moins esthétique, mais ça fonctionne. La dernière échelle, la chienne a pu monter entre le rocher et l’échelle d’elle-même. “Impossible aux chiens” vous disent les bernois, mais les romands prouvent le contraire (le major Davel serait fier !);-)
Le chemin vient buter contre plusieurs cirques (mais que c’est joli) et part à flanc de rocher dans une sente, arrachée à la paroi, tout en zigzag (donc pentu) sous La Corne. Ce sentier a reçu le pris du Sentier Modèle en 2000, il est sécurisé par un gros câble (ancien cable électrique) et par des barrières, absentes lors de notre passage. Le seul problème est la chute de pierres, la tête de peloton, plus haut, envoyait des cailloux à la queue du peloton !
A la sortie, une crousille nous invite à l’obole puis au Pré aux Auges, une fontaine permet de se rafraichir. De là, le chemin se fait doux et nous prenons la version longue via la Métairie de Morat (métairie, ferme en patois local) et le Petit Chasseral. Avec Christian nous sommes en tête et en attendant le reste de la troupe à cette métairie, j’en profite pour visiter le chalet du SCV (nommé Perce-Neige), Pt1514 sur la carte. La vue sur le Mont-Crosin est encombrée par des sapins, dommage.
Ensuite montée douce au Petit Chasseral, son champ de narcisses jaunes et de crocus rendent les lieux charmant, avant de découvrir le Chasseral et sa tour de télécommunication de Swisscom, aussi belle qu’une verrue purulente sur le nez !
Un droit en haut nous permet d’admirer de près ce monstre hideux d’acier et de béton, dont la meilleur chose devant lui est la fuite !
La vue est bouchée sur les Alpes, dommage (session de rattrapage sur Flickr). Côté Franches Montagnes, les 19 éoliennes (16 de FMB au Mont-Soleil/Mont-Crosin et 3 d’Alpiq à Peuchapatte) brassent du vent !
On s’abrite du vent, dans les pentes S du sommet et sortons tout l’attirail du parfait picnic grillades : barbecue jetable, cervelas, saucisses de veau et chips au paprika, swissitude jusqu’au couteau Suisse !
Après une sieste, nous reprenons vie et partons par la route, bien frequentée pour rejoindre l’Hôtel du Chasseral assailli par une horde de touristes (familles, motards, EMS). Dire que la route y montant était payante jusqu’en 2007 (voir ces deux vidéos de la TSR, vidéo 1 et vidéo 2). Puis nous basculons dans la pente NO (chemin non indiqué in situ) pour contourner brièvement par la route (pouah !) La Cornette.
Ensuite descente via Ilsach puis Métairie au Renard via des pâturages en pentes douces et encore bien fleuris car les vaches n’y pâturaient pas encore. Une dernière pente plus prononcée, à travers la forêt de Côte au Renard, coupant plusieurs fois une route forestière, permet de rejoindre Villeret avec le sentiment d’avoir vécu une bien belle journée.