Suisse | Fribourg

Au début du mois, j’étais monté au Moléson et la Dent de Broc s’est imposée comme une prochaine course, en guise de continuum de mon exploration des préalpes fribourgeoises. De plus j’avais déjà lu le topo de Labande pour le ski et une exploration en été me paraissait sage avant une version hivernale. Enfin je découvre un tracé GPS qui traverse trois dents : Broc, Chamois et Bourgo. Je pense donc le réaliser.
J’arrive en scooter au Pont qui Branle (dernière route réservée aux riverains) et me gare à côté, sur une large place. Ce pont ne doit plus branler depuis longtemps, vu sa structure récente ! Je pars le long de La Sarine (diantre je suis outre Sarine !), direction la Chapelle des Marches. La journée est belle et chaude, très chaude (32°c). Au loin j’entends des bruits de moto et lorsque j’arrive dans la clairière avant la chapelle, c’est une course de moto (championnat motocross, des photos), gros camping-cars et organisation sérieuse. Je me demande si je vais pouvoir passer ! Pendant que je traverse ces lieux, un motard est descendu sur civière et le médecin qui l’accompagne fait son diagnostique; le ton est donné ! Le départ de la course est donnée, et je prends le temps de les voir passer, mélange de bruit et d’odeur de gaz. Je me faufile et part sur un chemin.
Dans mon empressement à quitter le bruit, je prends la route sous Les Marches. Je m’aperçois de l’erreur et reviens sur mes pas pour enjamber des fils barbelés et monter à la ferme de Pra Possy. De nouveau des barbelés à passer (dans ce secteur, après la moto c’est le sport national !) et monte droit en haut, il n’y a pas de chemin. Quelques barbelés plus loin, j’arrive à la ferme de Les Plains (950m) qui est sur un plateau. La vue s’ouvre sur le lac de la Gruyère, joli point de vue.
De là on voit le sommet de la Dent de Broc et sa croix. Je pars par une route forestière pentue à travers Les Plains pour Les Grosses Ciernes, je transpire à grosses gouttes et mon t-shirt est bien mouillé. Et voilà qu’un mal de tête vient à ma rencontre sans invitation, zut ! Est-ce un coup de chaleur, manque de sommeil, pas assez bu ? La première hypothèse me parait la plus probable !
Le chemin monte fort, coupe la route, passe à travers des escaliers en bois pour déboucher dans le bas de la clairière de Grosses Ciernes. Un grand virage nous fait monter à la ferme de Les Grosses Ciernes. Il n’y a que les vaches, comme à Les Plains, sauf que là elles sont curieuses et viennent vers moi. Je me dépêche de partir, mais où est le chemin ? Je monte au mieux et au milieu du champ, je vois un panneau et quelques traces de pas. Je continue de monter et dès les premiers arbres le sentier se fait à nouveau bien marqué et tracé. Le passage en forêt est bien pentu et mon mal de tête grandit : j’abandonne l’idée de mes trois dents et me demande même si je vais pouvoir en faire une !
Les derniers mètres sont bien pentu et le chemin joue à cache-cache. J’arrive à l’Encoche (Pt1634 sur la carte), le col : quelle belle ambiance. Devant moi le chemin officiel, raide, qui descend vers Les Combes et sur l’arête une sente qui vient butter contre le rocher et part aussi à droite. Je décide de prendre cette dernière solution. Le sentier est pentu, puis part en devers et se perd. Il y a quelques traces, je monte dans un couloir, puis je décide de faire le point : c’est le sentier du retour des grimpeurs ! Demi-tour et je reviens à l’Encoche pour descendre dans le sentier raide. A 1600m, sur la carte il y a un chemin qui part vers le N et longe le massif pour rejoindre le sentier montant du col des Combes. Attention à être attentif car aucun panneau n’indique cet embranchement, mais le sentier est bien tracé.
Ce sentier monte assez fort, tout comme mon mal de tête. Je rejoins le sentier montant du col des Combes, le sentier passe ensuite sur une large vire, ambiance aérienne. J’essaye de me l’imaginer en hiver ! Puis le chemin tourne sur la gauche pour arriver au pied du passage clef. Je laisse mes bâtons là et part dans cette cheminée, en II, sans difficulté par temps sec.Puis j’arrive sur la crête et la longe, par un passage parfois aérien, pour rejoindre la croix qui est en contrebas. La place y est minuscule et après les photos, je reviens sur le sommet qui offre de l’espace.
Je marque une longue pause, des nuages viennent boucher un peu la vue, mais pas le bruit des motos ! Je regarde avec attention la montée à la Dent du Chamois. Il me semble voir une sente, mais pour moi ce sera un autre jour !
Ce sommet est bien fréquenté, malgré la difficulté finale. Puis je descends et rejoins le col de Combes. Je suis accueilli par un tapis de fleurs, superbe. La descente ne pose pas de soucis et je passe devant Les Combes-Dessus puis Les Combes-du-milieu. Il y a les bergers avec leur troupeau de chèvres et vaches, j’en profite pour garnir mon sac de plusieurs fromages de chèvres. La fontaine me permet aussi de recharger en eau. Le berger me dit que monter à la Dent du Chamois est délicat (rocher friable) avec des passages en II. Faudra donc lui rendre visite !
Le chemin se poursuit en rentrant dans la forêt, au début le chemin est défoncé par les animaux, puis on suit le sentier assez large et débonnaire. Je suis forcé de garder un rythme lent pour garder le mal de tête supportable.
On sort de la forêt à La Gisette puis je coupe au plus court pour rejoindre la ferme de Le Châtelet où je profite d’une fontaine pour mes ablutions et même m’asperger le haut du corps. Mais quel bien cela m’a fait, le mal de tête s’en est allé d’un coup, c’était donc un coup de chaleur !
Ensuite il me reste à suivre la route pour rejoindre mon scooter. Un lien vers des photos panoramiques de la région.
Voir cette randonnée pour la réalisation Dents de Broc/Chamois/Bourgo depuis Motélon et par beau temps !