Suisse | Valais

Pigne de la Lé, voilà le menu de la journée. La veille nous sommes montés à la cabane de Moiry pour y passer la nuit et au matin nous partons. Comme ça n’est pas une grande course, nous partons juste avant le lever du soleil et la frontale sera utile que pendant peu de temps.
Le début de la marche est tranquille, sur le sentier et nous adoptons un rythme tranquille vu notre chargement. Nous rattrapons quand même un groupe de dames avec leur vieux guide et son fameux pas, mais franchement c’était plutôt vitesse d’escargot. Dès que le chemin l’a permis, nous avons doublé ce petit monde. Puis peu après on se retrouve devant le glacier où d’autres cordées sont en train de s’équiper.
Normalement le Pigne de la Lé se monte par la partie rocheuse puis se descend via le glacier. Nous avons préféré le faire dans l’autre sens pour passer le glacier au petit matin selon la recommandation qu’il faut passer les glaciers avant l’heure chaude de la journée (début d’après-midi).
Au départ marche tranquille sur le glacier, peu crevassé, puis en montant il le devient de plus en plus. Heureusement nous avons une belle trace, ce qui facilite la progression et évite de chercher un cheminement. Nous rejoignons facilement l’éperon rocheux au SO du Pigne de la Lé (vers le Pt3283) où le rocher nous permet facilement de monter jusqu’au Pigne de la Lé. Enfin facilement, je n’ai jamais aimé marcher avec les crampons sur les rochers.
Pigne de la Lé, 3296.3m, un joli cairn pour marquer ce sommet et la vue est superbe, Grand Cornier derrière nous avec le Cervin, Dent Blanche. Au loin les Dents du Midi et la chaine des Alpes des Diablerets jusqu’au glacier de Petersgrat.
Nous rangeons le matériel glaciaire et poursuivons par la crête, avec une vue plongeante sur le glacier. Nous arrivons à une antécime du Pigne de la Lé et le chemin s’évapore. A droite ça ne passe pas, dessus non plus et à gauche c’est pentu. Alors il est où ce chemin ? Christian propose la retraite via le chemin de la montée (glacier de Moiry), mais têtu, je cherche encore lorsque je vois arriver en montant le guide rencontré la veille à la cabane de Moiry, Gabarrou, avec ses deux clients.
Il tombe pile poil et après babillage, nous trouvons le chemin qui part sur le côté pour revenir sur la crête, par une section pentue. Dans cette descente pour le col, via la crête, nous croisons d’autres cordées qui montent. Nous arrivons au col du Pigne. Le chemin est désormais sans soucis pour rejoindre la cabane de Moiry.
La cabane de Moiry était en plein travaux d’agrandissement, suite à un leg de 6 millions (cela ne doit pas arriver tous les jours !). Ce fut l’occasion de voir le bal de l’hélicoptère pour amener le sable nécessaire au béton. J’avoue que cela m’a fort amusé de voir la dextérité du pilote avec sa machine. Le temps étant précieux, il allait aussi vite que possible.
Puis il nous restait à quitter la cabane, dire au revoir à notre ancien guide et désormais gardien de la cabane. La descente est raide tout en zigzag pour retrouver la moraine.
Nous avons profité du bas du glacier pour un entraînement de sauvetage. La veille un des guides nous a raconté que pour un de ses clients tombé dans une crevasse, il leur avait fallu, à deux guides, 15 min pour sortir le client. Eh bien nous il nous a fallu 1h (et encore nous n’étions pas en situation de stress) !
Et pour finir un petit arrêt à la buvette du barrage, histoire de profiter du soleil de la journée.