Suisse | Valais

Je continue mon exploration des cabanes ou plutôt mes visites. J’en cherche une sur la carte et je programme une sortie, aujourd’hui Chanrion.
Mais pour cette randonnée, il y a une évolution, que dis-je, révolution pour moi : je bascule dans le monde des appareils photos numériques. Lors de mon dernier renouvellement, en 2004, j’étais reparti sur un reflex argentique, le numérique étant 10 fois plus cher, pour une qualité moindre. Depuis les choses ont évolué et une randonnée glaciaire est prévue en septembre, le reflex est encombrant et lourd (comme les crampons !) et après étude (le site Dpreview est incontournable pour faire son choix), j’opte pour un compact Canon A710 IS. L’appareil idéal n’existe pas, et il faut donc faire des compromis. Le stabilisateur d’image ayant donné l’avantage sur d’autres compacts, ainsi que le choix des piles AA.
Cette sortie est donc ma première balade avec un appareil numérique et je découvre l’art non désiré du “crammage” des nuages (nuages tout blanc, sans détails). Depuis j’ai appris à dompter la bête.
On part depuis le restaurant de Mauvoisin et son large parking, sous le barrage. On monte jusqu’au barrage où nous entrons dans des tunnels avec bifurcation pour le barrage ou Chanrion. Je rends donc visite au barrage, la couleur de l’eau est magnifique, bleue laiteuse. Il y a une exposition photo sur les chasseurs de la région, jolies photos. Une barrière de protection a été endommagée par une chute de rocher.
Ensuite je reviens sur mes pas pour passer dans les tunnels pour un bon moment, des fenêtres nous permettent parfois de voir le lac. Il est possible d’éviter ces tunnels en passant dans les hauteurs, par Pierre à Vire. Non testé, mais je pense que la vue sur le glacier de Giètro doit être sympathique.
Au sujet du glacier du Giètro, il est aujourd’hui en sérieux recul, bien perché dans les hauteurs, mais ce ne fut pas toujours le cas. Au 17ième siècle, il venait jusqu’au niveau du barrage qui n’existait pas, et la glace formait un barrage naturel pour la Drance de Bagnes. Mais la glace est fragile et ce barrage se brisait parfois pour laisser couler l’eau retenue. Inondations garanties avec des morts et des dégâts. En 1818, ce phénomène se répète (accumulation d’eau devant le glacier). Il est décidé d’évacuer cette eau en faisant une tranchée dans la glace. Cela a bien fonctionné au début, mais l’eau plus chaude que la glace à érodé la tranchée et ça s’est terminée en une inondation de la vallée et 44 morts.
Pour la balade, il faut longer le lac de Mauvoisin, c’est long, mais tranquille. Je rencontre un touriste qui me demande où se trouve les edelweiss ! Diantre, j’essaye de lui expliquer que la jolie fleur est rare et que j’en vois rarement. Il n’a pas eu l’air convaincu … et j’ai vu des edelweiss au retour.
Le chemin se met enfin à monter au niveau de Le Lancet (bâtiment pour le barrage) jusqu’à Tse des Violettes où un court chemin presque à plat nous amène à la cabane de Chanrion.
La météo se bouche un peu, zut pour les photos ! Après la pause, je repars, mais en passant par le col de Tsofeireit. Juste avant la montée de ce col, je rencontre des edelweiss, moment magique ! C’est tellement rare d’en voir que je les photographie en rafale. J’ai même décoré ma porte d’entrée avec du découpage dans une photo imprimée ! Ah que c’est beau !
Malgré je les quitte et je passe par le col de Tsofeireit (2628m) et ses escaliers. Je profite du plateau de Tsofeireit et de son lac, joli secteur. Puis je poursuis le chemin en pente douce qui surplombe le lac de Mauvoisin. Dommage que l’ombre est gagné les lieux et je me fais en plus rattraper par un banc de brouillard. Je revois des edelweiss, moins joli que les premiers et j’arrive aux Ecuries du Giétro. Il suffit de longer le barrage, route creusée dans la roche, de passer un long tunnel éclairé puis la digue du barrage pour retrouver le chemin du début.