Suisse | Valais

Pendant toute la semaine il a fait beau et chaud, c’est vrai que nous venons de passer au printemps, c’est agréable par contre on se dit que c’est mauvais pour le ski. Pour samedi, la météo annoncée varie entre gris clair et gris foncé. Bref tout pour décourager de sortir. J’étudie avec soin la météo et c’est au sud des Alpes (à ce jour je n’ai pas encore bien compris où se situe la frontière entre le Valais et le sud des Alpes) que cela semble le moins mauvais.
Départ de Morges, il pleut bien et c’était prévu que pour l’après-midi, ahhh la météo ! Je prends une voiture Mobility à Martigny, le ciel est gris clair et j’arrive dans le val Ferret, la route est un peu enneigée, toujours un bon signe pour le ski. Je me parque comme tout le monde entre Le Clou et Les Granges (terminus). Un groupe de skieur, skis au pied attend. Il ne fait pas franchement beau, c’est même du gris de partout. Ils partent mais tout droit au fond du vallon. De mon côté, je pars peu après. Je traverse par le pont La Dranse de Ferret, puis je longe la piste de ski de fond, de vieilles traces montent vers la Léchère mais rien du vers où je veux aller. Je monte au mieux à Letemaire (1772m) où la vue d’un panneau d’été m’a reconforté (je navigue à la carte et ce genre de détail fait plaisir). Il se met à neiger, la météo s’est bien gourée, et je me demande si je pourrais atteindre le sommet. Je traverse la forêt et me dis que je monterais après. Lorsque je monte je vois au loin Pramplo et me dit que vue la météo je vais faire une halte et un point là bas.
A Pramplo, j’essaye d’ouvrir la porte mais la neige s’est glissée à l’intérieur et bloque l’entrée. Je prends la décision de ne plus faire un sommet mais de tenter de rejoindre l’autre versant, La Combe des Fonds en passant par Planfin de la Léchère, un peu de ski de fond à défaut de sommet ! Il s’arrête de neiger, enfin ! Je pars donc le long du chemin d’été en dévers puis j’arrive à des fils barbelés qui barre le chemin, je descends au mieux pour trouver une ouverture, je passe et j’arrive devant une ravine (sous le Pt2032) avec en face de moi un mur de neige bien corniché. J’ai deux solutions soit descendre ce couloir soit le remonter, je prends cette dernière option. Je déchause et prends un ski à chaque main et c’est parti pour une montée. Pendant que je monte j’entends des voix (c’est mon coé Jeanne d’Arc). Je regarde, rien. Ce couloir a de l’herbre en apparence et je longe au mieux ces touffes d’herbes. In fine j’arrive en haut du couloir mais la corniche est toujours là. Je décide de continuer par l’étage supérieur et je recoupe les fils barbelés. Tout ce sport pour revenir à ces barbelés (j’ai gagné de l’altidude quand même). La visibilité augmantant, je vois sur l’autre versant, deux skieurs qui descendent un couloir dans Les Savolayres. J’avais donc bien entendu des voix, tant pis Jeanne d’Arc. Je vois aussi un troupeau de bouquetins qui remontent un autre couloir, le skieur est fréquenté aujourdhui ! Je remets les skis, mais entre les rhododendrons, les touffes d’herbes et la neige soufflée, ça n’est pas terrible du tout. Je monte malgré tout et me dit que ma situation n’est pas terrible, le secteur est pentu et la neige soufflée.
Une éclaircie apparait, d’abord timide puis de plus en plus génereuse et je me dit que le sommet de La Dotse pourrait se faire à condition de rejoindre la crête, juste au-dessus de moi ! Soyons fou, en été je passerai sans me poser de question, mais en hiver c’est plus compliqué. Je mets les skis sur le sac cette fois et je monte à pieds en restant sur les zones où l’herbe apparait. Je m’aide des bâtons ou des mains (toujours agréable ces rhododendrons) et in fine j’arrive sur la crête (Crette Létemaire) sous un grand ciel bleu ! La météo s’est bel et bien trompé mais dans ce sens, j’accepte bien volontier ;-).
Je vois une trace, je pense de ce matin, mais soufflée par le vent, le secteur est donc frequenté ! Je suis ces traces, la neige est poudreuse (tassée) et parfois soufflée mais on monte sans problème, sinon quelques secteurs soufflés où les rochers apparaissent ou bien la neige est dure.
C’est un sommet qui ne se découvre que tout à la fin, on croit arriver au sommet mais non ça n’est qu’une antécime, puis je vois la croix et j’arrive. Fort vent au sommet, je me dépêche de prendre des photos, le ciel est encore beau mais des nuages arrivent, puis je file me cacher en dessous pour m’epargner le fort vent. Je ne reste pas longtemps, le ciel se couvre doucement.
Je descends en suivant les traces des prédécesseurs, dans une excellente poudreuse tassée : que du bonheur ! Vers 2200m, je vois un troupeau de skierr monter (12h30). La neige devient moins agréable, un zeste lourde puis sou 2000m fin de la Crette Létemaire et la neige devient lourde. Je rejoins Létemaire, neige franchement lourde, soupe comme on dit (sortez les cuillères).
Je me laisse glisser tout doucement, puis rejoint la route où je profite encore du soleil.Fin d’une journée mouvementée mais heureuse.