Suisse | Vaud

Les Diablerets, le retour.
De nouveau de retour dans ce secteur des Alpes Vaudoises, profitant de rendre visite à un oncle et tante. La neige s’invite enfin en cet hiver et après quelques saupoudrages dans les hauteurs, cette fois-ci c’est du sérieux. La neige est prévue pour toute la journée et le danger d’avalanche monte à 4 sur 5. Vu la météo grise (enfin blanche !), je décide une sortie en raquettes des Diablerets au Col du Pillon. Si j’ai la forme, je continuerai du Col du Pillon à Isenau via le Lac Retaud pour prendre la télécabine.
En arrivant aux Diablerets, je file faire la bise à la famille et j’en profite pour me mettre à jour sur les dernières évolutions locales. La concession de la télécabine arrive à la fin en 2012, mais a pu gagner un sursis de 2-3 ans. Par contre un nouveau projet financé par le canton (Alpes Vaudoises 2020) prévoit d’abandonner la télécabine d’Isenau, ce qui ne plait pas aux autochtones attachés.

Laissant l’avenir de la station derrière moi, je décide d’affronter les éléments (il neige) et de partir en raquettes au Col du Pillon. Mon plan A est de poursuivre ensuite au Lac Retaud puis Isenau pour descendre en télécabine (cela fera des photos collectors …) et le plan B est de rentrer en bus depuis le Col du Pillon.
Je traverse le village pour le lieu dit La Combe où le sentier par le long du Dar dans la forêt. Le début est sympathique car une trace de raquettes existe déjà. Je me dit que la randonnée va être vite réalisée. Puis peu après, vers Le Mont, les traces de raquettes montent via le sentier de Léchere. Ainsi débute le brassage de la poudre. Je traverse le joli pont suspendu de 2005, construit suite au débordement du Dar, pour suivre le sentier d’été. Avec plus ou moins de précision car la neige recouvrant le sentier qui se laisse plus ou moins déviner.
Sous La Sia, je décide de quitter le sentier d’été le long du Dar, l’ayant parcouru lors du retour du Sex Rouge, je savais qu’il fallait enchainer des montées/descentes peu intéressantes. Je pars donc dans le pâturage En Pillon qui remonte jusqu’au Col du Pillon. Le premier chalet rencontré me servira d’abri pour la pause casse-croute, l’estomac se vidant plus vite que prévu pour cause d’énergie dépensée à brasser.
Je ne m’attarde pas longtemps pour la pause, on se refroidit lentement, mais sûrement. Je reprends mon hors piste, le pâturage, en été occupé par les vaches, est rempli de neige vierge et épaisse. Je passe les chalets de En Pillon, puis je commence à voir la route du Pillon où aucune voiture ne circule. Cela m’inquiète car la fatigue me gagne et mon plan A ne me parait plus réalisable. La route est-elle dégagée pour permettre au bus de circuler ? Et le plan C, c’est quoi ? Bein rebrousser chemin, mais l’envie n’y est pas !
Perdu dans mes réflexions de planning, j’avance doucement, trop doucement à mon goût ! J’enfonce jusqu’aux rotules et je dois m’arrêter régulièrement pour reprendre le souffle. Et puis le Alleluiah de Haendel aurait pu résonner car je vois un bus descendre … ah que c’est bon pour le moral.
J’arrive à Creux du Pillon, puis la pente se raidit fortement pour rejoindre la Montagne du Pillon. Le chemin le plus court est la droite et j’ai donc adopté cette théorie pour monter. En été, je pense qu’il m’aurait fallu 15-20 min, mais là, il m’a fallu 50 min pour vaincre cette petite pente ! Poudre quand tu nous tiens. A La Palanche un panneau indiquait 1h10 et j’ai mis 2h30 !
J’arrive au Col du Pillon, le restaurant est fermé comme Glacier 3000. Il me reste 10 min d’attente pour le prochain bus et donc je tourne en rond (au propre) pour conserver de la chaleur. Vu l’état des routes, ce fut le dernier bus de la journée, le chauffeur de bus n’a pas voulu me faire payer la course, même en insistant. Et ce fut l’occasion de discuter avec le chauffeur du futur d’Isenau, sujet inépuisable !
Sinon le lendemain, mes muscles me rappelait que cette randonnée d’environ 3h comptait triple !