Suisse | Fribourg

La veille, j’avais réalisé la traversée des Dents de Broc/Chamois/Bourgo et depuis la Dent du Bourgo, Brenleire et Folliéran nous sautent aux yeux. Il faut bien que je leur rende visite. Je me contente de regarder sur la carte, il y a un chemin seulement pour Brenleire. La traversée Brenleire->Folliéran étant engagée, je l’ai une nouvelle fois remise à plus tard !
Donc après avoir monté la route étroite et pentue (16%), j’arrive au grand parking de Gros Mont. Je pars à 10h50. De là il faut rejoindre l’entrée du parking (Pt1365). Il y a des panneaux, sauf pour nous. On pousse un portail puis marchant au mieux, la sente est bien faible. La sente se fait visible plus loin, en arrivant dans la forêt. Par un chemin en devers, on rejoint la ferme de Croset-Dessous (1542m), là le chemin se perd et je monte au mieux (à la descente : je descendrai au mieux !).
Nous arrivons alors sur une route d’alpage bien pentue qui nous amène à la ferme de Brenleire-Dessus et son monte-charge. Il faut rentrer dans le pâturage et suivre un vieux marquage rouge sur les rochers qu’on perd dès qu’il n’y a plus de rochers ! En montant droit-en-haut, j’ai trouvé la sente qui me mène à la ruine de Chaux de Brenleire. Au-dessus, il y a un pierrier avec une colonie de chamois.
La brume s’attache sur les sommets, mais la météo a annoncé une journée ensoleillée et donc je monte sans me presser. Puis on arrive au pied de l’arête S de Brenleire. Là le chemin se fait tout en zigzags serrés, dans une pente raide, presque tout en pas de I (quelques rares pas de II), mais surtout le terrain est gras. Le chemin frôle parfois des pentes vertigineuses. Vers 2200m le chemin part en devers (flanc de coteau), un peu exposé (la sente est néanmoins bonne). On retrouve l’arête et surprise il y a bien des edelweiss, certes en fin de vie, mais edelweiss comme on les aime. Pas mal de moucherons dans cette partie.
Le chemin vient buter contre une paroi rocheuse (le topo du CAS dit qu’on peut la remonter par un peu de varappe, mais je n’ai découvert cette information qu’après !) et la sente part sur la gauche dans un devers. Une petite complication, un pas de II, puis nous bifurquons à nouveau sur l’arête, pentue. Il y a encore des edelweiss et il y a plusieurs bouquetins qui se dorent la pilule en face. J’arrive au sommet de Brenleire, dans la brume, à 13h30. Une nouvelle fois la météo n’obéit pas aux météorologues !
Me montrant patient, le casse-croute avalé, j’attends une éclaircie. Je suis ainsi resté 3h sur ce sommet, mettant ma softshell car il commençait à cailler. J’ai croisé un homme, profitant de sa connaissance des lieux pour les différents itinéraires. En continuant sur l’arête, direction N, je découvre que la sente se poursuit pour ensuite basculer dans la face O (voie montant depuis Tissiniva), enneigée ce jour. Après presque 2h30, je commence à avoir un peu de soleil et quelques trouées, voir des éclaircies. Enfin j’ai la vue, ahhhh ! Et quelle vue entres les Alpes bernoises, Diablerets et Mont-Blanc.
A 16h30, je descends par le chemin de la montée. Vue d’en haut, l’arête S est impressionnante car la raideur semble se perdre dans le vide. Le plus délicat fut le terrain gras, plus difficile qu’à la montée. Je suis descendu avec prudence, tout heureux de ne glisser qu’une fois dans les derniers mètres !
Puis je retrouve le pâturage de Chaux de Brenleire, ses chamois et une marmotte en plus. A Croset-Dessous, de nouveau je perds le chemin, donc en hors piste pour finir par le retrouver plus bas. Sans soucis, j’arrive au parking de Gros Mont à 18h40.