Suisse | Fribourg

Vanil Carré et train, tels fut les deux mots clefs pour cette randonnée. Lors de ma randonnée hivernale au Vanil Carré, j’avais laissé de côté la montée finale au sommet, préférant les sentiers délicats en été. J’avais opté pour cette technique pour la Cape au Moine des Diablerets. En train, car mon scooter vient de faire un AVC mortel (surchauffe du moteur). Dire que j’avais acheté un modèle japonais exprès pour éviter cela. Mon deuxième modèle Suzuki qui flanche à 40’000 km !
Dans le train depuis Montreux (MOB), je rencontre une joyeuse équipe, enterrement de vie de garçon (notez qu’on déterre les canettes de bière !) qu’il se prépare une raclette dans le train ! Etant aux premières loges, j’en fus quitte d’une tranche pour mon petit déjeuner !
Grandvillard, depuis le train, il faut marcher 20 min pour arriver au village. J’en profite pour visiter le village et son église. Puis on monte par la route de Bounavau et ensuite un chemin pédestre. A la chapelle du Pt936, on reprend la route. Pour mettre de la variété, je décide de la quitter pour remonter le chemin le long du Ruisseau du Marais jusqu’à un pont où je bifurque à droite pour une route d’alpage. Mon idée était de traverser l’alpage de Mont Martin, mais les barbelés m’ont fait vite changer d’idée.
J’arrive à Liéry Odet (dernière possibilité de se garer en voiture) et rentre dans la vaste combe de Chadoua. Vers 1380m, je quitte la route pour une route d’alpage (pas de panneau) pour arriver sous la ferme de Gros Liéry. Là je quitte le chemin et file pour traverser le ruisseau. Je pensais retrouver le chemin mentionné sur la carte, en vain. Il a fallu trouver le point faible du lit du ruisseau, le secteur est un peu abrupt. Après le ruisseau, je retrouve le chemin, parmi les hautes herbes. Le chemin serpente puis on monte parmi les aulnes vers le Pt1676 des Ontanettes. Le passage est un peu étroit à la fin, un peu humide et on arrive dans le bas du plateau des Ontanettes.
Sous 1800m, le chemin bifurque à droite, je croise là deux lamas que je prends le temps d’observer, peu courant de voir ses animaux. Le chemin monte assez fort puis on arrive sur le plateau au-dessus du Nez de Saint-Jacques. Au loin encore un lama. Le chemin se perd, je décide de suivre la large crête, droit en haut. C’est la partie sportive, il faut compter désormais sur ses muscles … et le souffle. Il y a une vague sente, mais surtout quelques gros cairns, mais sinon c’est du droit en haut.
Après 2000m, c’est la pente finale, je contourne un névé et arrive à la gencive du sommet qui avait été mon terminus hivernal. Je rencontre un couple, rares personnes rencontrées. Je jette un oeil sur la suite pour le sommet, le départ est gazeux. Je décide d’une pause, histoire de reprendre le souffle. 15 min plus tard, je laisse mes bâtons et entame la montée pour le Vanil Carré. Le départ donne le ton de la course, gazeux et raide. Techniquement, pas de difficulté, mais l’ambiance est grande. Je rejoins une crête, assez aérienne, puis l’arête suivante est le deuxième point délicat. Il faut monter dans la face, raide, avec un rocher péteux. Cela passe bien, mais on avance avec prudence. Encore un bout de crête, pour le troisième et dernier point délicat : le contournement d’un petit gendarme. Il y a de quoi poser juste un pied, les prises pour les mains sont bonnes, mais nous avons le croupion dans le vide ! Quelle ambiance. Un dernier bout de crête nous permet de rejoindre le sommet, flanqué d’un modeste bout de bois, avant le vide. Je soupçonne que le sommet est juste 15m avant. La brume s’installe et je m’installe au sommet, un long moment, espérant une éclaircie.
Je me résous et rebrousse chemin. Je fus surpris que les difficultés furent franchies avec plus d’aisance qu’espéré. Sous le sommet, je marque une pause casse-croute. Quelques mètres sous la gencive, il y a une vierge avec un livre d’or. Je quitte ces lieux sous la brume et profite des névés et file sous les Lapia des Ontanettes, exploitant au maximum avec délices les pentes des névés.
Je retrouve le chemin de la montée, les lamas toujours là et descend jusque vers 1550 sur le chemin de la montée. Ensuite je coupe court à travers pâturage et quelques barbelés pour la ferme Plan Riond. Etant en forme, je monte par la route d’alpage aux Petites Fontaines. Puis je descends sur les Joux (tiens encore des barbelés !), suite le sentier que je coupe pour rejoindre Pra Fleuri. On descend une petite combe, pour enjamber des barbelés à la régulière (échelle, la classe !), puis une descente pentue pour Gros Pas. A la ferme de Gros Pas du bas, une fontaine bienvenue me permet de recharger ma gourde. Le fermier vient vers moi et nous tapons bavette.
Puis une longue descente sur la route bétonnée, plus agréable de le faire en ski. J’avais envisagé de remonter à Gros Truyo, mais le temps commence à jouer contre moi et je décide d’aller au plus court. Je retrouve le chemin de la montée, puis la petite chapelle du Pt936. Il me reste à traverser Grandvillard, longer la route pour attraper le train, avec 3 min d’avance (ou 57 min de retard sur le précédent envisagé, c’est selon !).