France | Haute-savoie

Cela fait deux fois que je repousse cette randonnée au Salève dans la vire de Sarrot Saut-Gonet. En automne 2010, au Rocher de Onze Heures, j’avais abandonné cette tentative. L’idée m’était venu de ce topo sur Hikr.org (il ne faudrait pas lire les topos des autres car cela donne des envies !). Je décide de faire un mélange avec cet autre topo (même personne) et donc de monter par la Grande Gorge Intérieure.
Précision, c’est une randonnée hors des sentiers battus dans des terrains entre pentus et raides, parfois exposés. De nombreux passage où il fait s’aider des mains, donc je n’ai pas pris les bâtons. Le moral est une composante essentielle de cette randonnée.
Depuis le parking du Coin, on longe le chemin plat pour bifurquer après une bonne marche sur la droite et monter dans la forêt pour la Grande Gorge (panneau). Là il faut quitter ce chemin pentu, avec ses nombreux lacets, au dernier virage sur la gauche, lieu-dit Le Reposoir (il y a fort fort longtemps, un banc s’y trouvait). Mais comment reconnaître ce Reposoir vu qu’aucun panneau ne l’indique ? Je ne l’ai su que lorsque après une traversée en devers, des rondins en bois formant une sorte d’escalier. Je vais demi-tour et trouve le départ de la Grande Gorge Intérieure. Au retour descendant le sentier de la Grande Gorge, il y a un cairn au Reposoir, caché par deux petits arbres et sur un arbre un petit panneau avec GGI et GS.

Grande Gorge Intérieure

Après le Reposoir, on traverse un pierrier et en face on voit facilement le Rocher de la Poupée et sa forme élancée et acérée. Sachant qu’il y avait une grotte à visiter, la Grotte Julliard, j’ai suivi une sente. Mais ayant mal lu le topo (rive gauche, j’ai lu gauche), j’ai visité le pays (raide !) avant de trouver la Grotte Julliard. C’est une petite grotte avec une chaine pour y accéder. Rien de spécial à l’intérieur.
Je descends et trouve le couloir raide (marque rouge) qui monte sous le Rocher de la Poupée. De là on suit les marques rouges, tout droit, avant de bifurquer à gauche (j’ai un peu erré ici, les chamois rendent les traces peu lisibles) pour une vire. On est au Moulin de l’Isère. Au fait de chamois, j’ai dû en voir 6-7 durant le parcours de cette gorge et de la vire Sarrot. Il y a des passages en II, dont un surplombant le vide. Les arbres sont appréciés pour les appuis, mais on y gagne des éraflures. Dans ces sous-bois, les mouches m’ont enquiquiné.
Sous la Tour Sarrot, le chemin la contourne par la gauche pour venir buter contre un couloir raide qu’il faut remonter. L’entrée de ce couloir est délicat (forte pente herbeuse de quelques mètres). Le couloir est raide et je l’ai remonté par le lit du ruisseau (pas de II). Au milieu on le quitte pour un chemin en devers. On arrive dans la Grande Gorge. Il faut passer le Trou du Chat. Il parait qu’on peut l’enjamber, cette option ne m’a pas inspirée, donc je suis passé dans le trou avec le sac à dos, en forçant un peu. Juste derrière, une chaine puis une corde nouée, permet de descente un pan rocheux. On remonte pour trouver une autre chaine, c’est le Pas du Singe (raide et la chaine fut bien appréciée). Après, le secteur est bien joli, avec la mousse sur les rochers et nous arrivons à un bloc rocheux où des inscriptions sont posées. On pourrait rejoindre le Rocher de Onze Heures.

Vire Sarrot Saut Gonet

De là commence la Vire Sarrot – Saut Gonet. Un sentier pentu, nous amène à travers la forêt dans la vire. Le ton est très vite donnée, une chaine pend pour assurer le premier passage étroit et déversant. Un passage en balme (cavité naturelle). On passe la Gorge du Sarrot pour arriver ensuite (j’accélère le descriptif, les photos donnent assez de détails) à la Gorge de la Grande Varappe. Ce fut mon secteur préféré, avec la Vire Bütikofer. Cet endroit est magnifique et la vue sur le Léman sympa. Il est possible de remonter cette gorge qui a donné son nom à l’escalade.
On poursuit pour passer la Gorge du Palavet et son éboulis pour finir dans la Gorge de l’Evorse qu’il faut descendre. Là j’ai hésité entre remonter, comme indiqué par mon topo, pour passer l’ermitage/cabanon, ou continuer à descendre. J’ai choisi cette deuxième option, il faudra que je revienne pour compléter la découverte !
La sente descend franchement pour partir à gauche et rejoindre la Vire du Canapé (il y a plusieurs Canapés au Salève !). Un filin accroché à la falaise nous aide à passer les passages vertigineux ou aérien. Puis je suis arrivé à un passage scabreux. Je cherche une échappatoire, lorsque je vois une corde avec noeuds pendant d’un arbre. Me voilà sauvé, me dis-je ! Bein non, le passage est tout autant scabreux : aérien, de quoi mettre un pied après l’autre et l’herbe comme seul réconfort ! C’est le passage clef de ma cours, le Saut-Gonet, tout se joue au mental. La chute serait fatale. Un filin y serait fortement apprécié. Ce passage mérite donc une cotation T6 !
Ensuite on longe tranquillement la falaise pour arriver dans une dernière gorge (Dévaloir de la Mule). J’ai visité le pays en suivant la sente en balme. C’est un cul de sac et je suis descendu par le pierrier, confortable au début, moins en bas. Je retrouve la sente qui part à gauche ou continue tout droit en bas (il y a deux filins). J’ai pris l’option gauche qui me fait arriver au Pas des Chèvres, un passage d’escalade facile en 3 (il semble possible de prendre une vire pourrie en contrebas !). On rejoint une vire facile qui débouche sur l’Esplanade des Etiollets, sortie pour les grimpeurs, pardon varappeurs !

Vire Bütikofer

Là je retrouve un panneau connu et après hésitation, je décide de descendre par la Vire Bütikofer, plutôt que de monter vers la Corraterie/Trou de la Tine puis Orjobet. Pour faire très simple, la vire Bütikofer est un passage qui demande l’expérience du rocher. Un ancien câble électrique permet de s’y accrocher, au-dessus du vide et passages aériens. Ca n’est pas une Via Ferrata. On y accède par un chemin pentu à raide. Mais que c’est beau ce secteur !
Ensuite des échelons nous permettent de descendre le Mur des Limaces pour rejoindre le Cirque des Etiollets. Plus bas on trouve un filin qui nous amène au Câble des Etiollets. Le dernier échelon est sportif et en le sautant, j’ai failli me retrouver 20 m plus bas. Je descends ce cirque pentu, sous le regard des varappeurs (Le Coin avec la Roche Fendue), visite le Trou de la Mule (descente de l’autre versant seulement avec corde, trop patiné).

Orjobet

Je rejoins le bas du Salève, de là il serait facile de rejoindre le parking tout proche, mais il était que 15h, en ces jours le plus long de l’année. J’étais en forme et j’ai donc décide de remonter à la Grotte de l’Orjobet. Mais j’ai voulu couper court et je suis remonté sous les falaises par le chemin des varappeurs. J’en ai croisé deux d’ailleurs. Le chemin est bien pentu, mais rien de dangereux, contrairement à un panneau rouge vers la fin qui nous indique le contraire ! De là le chemin descend, mais j’ai préféré grimper un pan rocheux en 3 pour retrouver le sentier officiel de la Grotte d’Orjobet. J’ai dû demander mon chemin pour savoir s’il fallait monter ou descendre pour trouver la grotte. Il faut donc monter un sentier assez monotone, avec quelques passages intéressants quand même. On arrive à la Grotte de l’Orjobet dont la montée est raide (un câble aide bien). A la sortie je retrouve les randonneurs croisés sur le sentier de la Grande Gorge. Je continue, mais évite par la droite le Trou de la Tine. C’est encore un secteur d’escalade avec un passage en balme. La sente monte sur le sommet du plateau. J’ai préféré passer par le haut du Salève plutôt que la Corraterie car il faisait chaud et le sommet est ventilé !
De là je file tranquillement, profitant de la vue sur le Léman et Genève vers un promontoire au-dessus de la Petite Gorge pour ma pause casse-croute (17h).

Grande Gorge

Ensuite je reviens légèrement en arrière pour trouver l’entrée mal indiquée de la Grande Gorge. Début tranquille puis de plus en plus pentu dans le Creux du Feu, juste avant le Rocher de Onze Heures. La suite est assez pentue et monotone. Je retrouve les escaliers en rondins de l’erreur du matin, profite pour prendre des repères du Reposoir et continue ma descente pour rejoindre le chemin plat du parking après 9h de balade (avec pause de 40 min).
Désolé pour la longueur du texte et des photos, mais un itinéraire hors norme, mérite une page hors norme !