Suisse | Vaud

La Para, un sommet que j’ai appris à connaitre avec le drame en 2002 de Franziska Rochat-Moser qui avait gagnée le marathon de New-York en 1997. Je ne faisais pas de ski de randonnée à cette époque mais la célébrité de son mari avait rendu ce drame célèbre.
Puis en 2007 , mes débuts du skis de randonnée, arrive un nouveau drame dont je prend connaissance qu’en 2009, avec un article captivant Vol avec les Anges d’une survivante. Cette citation d’Arthur Schopenhauer résume à elle seule les risques en montagne : « Toute ignorance est dangereuse et la plupart des erreurs se paient cher. Il peut s’estimer chanceux celui jusqu’à sa mort porte en lui une erreur, sans jamais devoir en subir les conséquences. »
Donc pendant l’été 2009, je suis allé en reconnaissance. La première fois, brouillard épais au sommet et je n’ai rien vu ! Donc je retente ma chance une deuxième fois en automne, avec une météo voilée. J’arrive quand même à prendre des photos de la pente finale.
J’imprime donc deux photos de cette pente finale et choisis de partir depuis le vallon de l’Eau Froide. Les horaires de bus pour l’Etivaz sont plutôt incompatibles avec le ski de randonnée, j’ai donc pris une voiture Mobility depuis Aigle. Arrivé sur la route, je fus stoppé vers 1200m (Pt1181) à cause de travaux forestiers. Je remonte donc le chemin d’été bien encombré de branches. Ca n’est quand sortant de la forêt, vers le Pt1275 que le chemin redevient normal. Je rejoins le Pt1322 où il faut commencer à monter sur la gauche pour Les Maulatreys. La trace est intelligente mais l’épaisseur de neige n’est sur aucun fond : la descente va être terrible ! On passe devant Les Maulatrey, 1405m puis le chalet au dessus. On part de là en devers, par le chemin d’été vers le Pt1499. Un passage délicat avant de rentrer dans la forêt, car on coupe un couloir à avalanches, puis on rentre dans la forêt par un chemin étroit et peu enneigée.
A Plamperette, je souhaitais prendre la trouée dans la forêt, sur la droite, rive gauche; mais en suivant la trace, je n’ai pas fait spécialement attention et j’ai raté cette option. Au retour, j’ai fait un arrêt pour étudier le lieu et cette trouée n’est pas évidente à voir. Je longe donc, par le chemin d’été, les falaise sous Les Arpilles, Raye de Toumaleys. Au dessus de 1700, la forêt cède la place à un vallon que nous remontons par la droite, un peu plus haut que le virage du chemin d’été. On arrive sur le plateau de Toumalay, dont on voit en contrebas les fermes et en face de nous La Cape au Moine et le col de Seron. On arrive aussi au soleil, ce qui fait plaisir et réchauffe (-7°c au départ). On peut voir La Para, et estimer la largeur des corniches. Depuis Les Châteaux (1878m), on rejoint le bas du col, à l’ombre, que l’on remonte par des conversions sans soucis. On arrive au col du Seron 2153m, avec le soleil et un magnifique panorama sur les Diablerets.
Au col de Seron, on tourne sur notre gauche pour remonter la zone de Pierres Fendues. Je choisis l’option la plus à gauche qui suit plus ou moins le chemin d’été. Cela vaut une montée délicate car pentue et je me dis que les traceurs étaient sportifs ici ! Je passe devant les paravalanches et arrive à un replat sous le Pt2456 avant la pente du sommet finale. Je prends le temps de l’observer et j’estime que la trace est bonne. Je me lance mais quand même en alerte au moindre bruit !
Au sommet, je bénéficie d’un grand ciel bleu, La Para s’offre enfin dans ses plus beau atouts. Je marque une longue pause pour en bénéficier. Une hélicoptère me passe au dessus, le copilote qui me salue et des choccards qui s’amusent avec les thermiques ! Moment de béatitude !
Je descends, un peu plus bas que la trace de montée et retrouve le Pt2456. Je coupe dans de belles pentes au plus droit et court dans Pierres Fendues, dans une belle neige poudreuse. Je retrouve le col de Séron, plus tracé car étroit mais en trouvant encore de la poudre. Puis je me laisse glisser dans les pentes douces jusqu’à l’entrée de la forêt. Je vais au plus loin entre les arbres et les vernes et je suis obligé de repasser le chemin d’été de la montée en forêt : c’est le gymkhana. Avant la sortie de la forêt, je déchausse, trop peu de neige. Je retrouve le couloir avalancheux, que je traverse à pieds, une coulée a déjà effacé mes traces de montée ! Puis la pente vers Maulatreys, que je descends au mieux et avec précaution vu le peu de neige. A cause des travaux forestiers, je remonte au mieux la route depuis le Pt1275, pour me laisser glisser jusqu’à la voiture.