France | Haute-savoie

Lors d’une randonnée au Salève, j’avais vu depuis le sommet, une montagne conique tout proche. En descend, je rencontre un ancien collègue et son épouse et dans la discussion demande quel est ce sommet : Le Môle. Comme madame est enseignante, j’ai le droit à un laïus sur cette montagne. Comme c’est mon jour de bonté, je vous transmets l’information.
Le Môle qui partage avec le Mont-Blanc, le fait de porter un nom commun, est la première représentation d’un paysage topographique donc reconnaissable.
En l’an de grâce 1444, Konrad Witz, s’assit sur les rives du Léman, près de Genève, pour profiter du bel après-midi qui s’offrait à lieu. La fondue étant bonne et copieuse, il se laissa aller dans des rêveries, se rappelant le sermon de dimanche dernier. D’un coup, il fut saisi d’une grande stupeur, voyant des pêcheurs avec un homme marchant sur l’eau. Il se frotta les yeux, éberlué par cette vision. Il aurait aimé exprimé son sentiment, par le Hallelujah de Handel, mais ce dernier n’était pas encore né. Il sortit sa boîte de Caran d’Ache pour immortaliser la scène du Christ sur le Léman. Dans sa grande tradition d’exactitude, il dessina fidèlement les lieux. Des années plus tard, Calvin donnant un coup de poutze dans les bigoteries passées, voulu détruire ce tableau. Caran d’Ache s’efforça de lui insuffler qu’une telle publicité serait bonne pour le commerce de Genève. Ainsi le tableau de La Pêche Miraculeuse (les poissons sont-ils des perches ?) fut sauvé et depuis est exposé au musée d’art et d’histoire de Genève.
En ce dimanche 31 juillet, veille du 1er août, férié en Suisse, nous filons vers Samoëns, et en guise de balade du dimanche Le Môle.
Notre départ à lieu depuis le parking nommé Chez Béroud, au-dessus de Les Granges. La route est mal indiquée et le GPS fut bien utile. C’est l’affluence des grands jours sur le parking.
Je n’avais pas eu le temps de récupérer la carte IGN sur le smartphone et seule la carte Swisstopo 100’000 couvre ce secteur, pas terrible pour choisir entre deux chemins. Les panneaux sont rares, les bifurcations nombreuses et les indications de couleurs tout aussi rares. J’avais juste eu le temps de faire un schéma de la randonnée, mais insuffisant vu ces lacunes d’indicateurs.
Ainsi le fonctionnement fut à l’ancienne : en demandant son chemin ! On part donc en direction du Petit Môle, par une section en forêt bienvenue vu la chaleur du jour. Le chemin est confortable en pente régulière. Nous arrivons au chalet de La Ravire pour retrouver une route de 4×4.
Un raccourci dans un virage nous permet de rejoindre le replat du Petit Môle, devant sa ferme et ses vaches. Nous poursuivons par le chemin supérieur, jusqu’à ce qu’un raccourci s’offre à nous, un bon droit en haut emprunté par les vaches (musclées les vaches locales !). Nouchka restera sur le sentier officiel plus long, mais plus doux.
Nous rejoignons le sentier officiel qui part sous Le Môle en devers vers la croix du Pt1860. Cette section finale est superbe, bien fleurie et le panorama se dégage. La météo du jour fut annoncée nuageuse et elle le fut !
Nous arrivons à la croix, d’autres personnes montant par le chemin de crête depuis Marignier. La vue est moyenne vu la météo, je devine Roc d’Enfer de la veille, mais le Mont-Blanc et cie restent cachés. Au loin le Léman et le jet d’eau de Genève.
Puis nous partons pour le sommet du Môle, pensant rejoindre Nouchka dans la descente. Depuis le sommet, nous la voyons en train de finir la montée, 30 min après nous. Puis Nouchka nous rejoint, 30 min plus tard et nous continuons. Nous finissons la pause, Nouchka en ayant besoin (selon elle c’est sa chienne qui fatigue !).
Puis nous descendons par la pente E pour Plan Meulet par un chemin pentu. A Plan Meulet, les vaches et pylones de ligne à haute tension nous accueillent. Nous basculons alors dans le versant S, pour suivre une route de 4×4 confortable, mais longue.
Vers 1400m, une bifurcation sans panneau ni marquage se présente à nous. Nous sommes partis sur la gauche, pensant prendre la bonne direction. Au bout d’un moment, le doute s’est installé. La seule carte dont je disposais était celle d’OpenStreetMap qui indiquait seulement le chemin que nous venions de quitter. Nous avons donc fait demi-tour pour suivre la route précédente qui nous a ramené au parking. Avec les traces du GPS et la carte IGN, cette bifurcation nous aurait quand même amené au parking … mais on ne le savait. Problème d’être sans carte détaillée !
De retour à la voiture, nous avons pris la route pour Samoëns pour la balade du 1er août.