Suisse | Valais

Adonis à Charrat, mais qu’est-ce donc ? Ainsi fut mon questionnement lorsque ma tante Nouchka m’a parlé de ces fleurs dans le Valais. Pour la petite ou grande histoire, la mythologie grecque est mise à contribution : les larmes d’Aphrodite, suite au décès de son protégé Adonis, devinrent les adonis.
Le chemin des Adonis déambule entre Charrat-Vison et Saxon par des pentes douces, ainsi en regardant la carte, je vois que dans les hauteurs l’ancien bisse de Saxon finit son parcours. Il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion de le visiter entre La Tsoumaz et Isérables et je pourrai ainsi voir une autre section. Par contre cela fait une belle distance !
Départ depuis Charrat-Vison, un peu d’errance dans Charrat pour trouver ce point de départ. Une fois trouvée les panneaux deviennent abondants avec aussi une palanquée de panneaux sur l’Adonis, la faune, forêt, … La lecture ne manque pas et est intéressante. Comme souvent je regrette qu’elle ne soit pas reprise sur un site web, ce qui permettrait une lecture complète. Fidèle à la méthode japonaise, j’en prends des photos que je lis à la maison.
La saison des adonis coure entre mars et avril et j’arrive le dernier jour d’avril ! Et effectivement c’était la fin, sur la butte au-dessus de Charrat se trouvent de nombreux adonis … passés. Fleurs fanées ou plus rien, il me reste quelques fleurs, déçu ! Mon grand angle du reflex n’ai pas doué pour la photo macro, j’avais failli prendre le compact, mais la randonnée ne s’arrête pas aux fleurs. De ce fait j’ai raté quelques plans.
Après Charrat, le chemin serpente dans la vigne puis s’enfonce dans la forêt (Les Clèves) où j’ai le droit a une séance de rattrapage car la forêt protège du soleil. En plus les orchis sont bien présents ainsi que d’autres fleurs que je découvre pour la première fois, superbe.
Un panneau de temps me fait peur, je vois presque 4h et il est déjà midi passé, les nuages s’amoncellent et la météo est annoncée orageuse en fin de journée. Dois-je continuer ? Je tente ma chance !
A Saxon, je monte par la route pour l’ancienne Tour de Saxon. On passe devant un abri/place de jeu en rapport avec la légende d’Enfiane (légende sur l’origine de l’abricot). Je découvre que c’est aussi le Sentier des Abricots de Saxon, l’abricot est originaire d’Asie (Chine, déjà à l’époque les choses venaient de là-bas !) ramené par les romains. Le sentier monte fort et aux Maraiches on suit la route jusqu’à Fey. Au virage du Pt980, je pensais couper à travers la pente de La Croisette et suivre la route via Ecoteau. Dans ce virage je vois un panneau jaune (sur la carte un chemin mène au Torrent du Saxonnet et s’arrête) et le suis. Depuis Fey, il y un chemin en dessous pour Airette. Le sentier est arraché à la paroi, puis les éboulis rendent la progression plus chahutée pour arriver au Torrent de Saxonnet où le chemin se perd. Je pense un instant remonter le lit de la rivière, mais je n’ai pas envie de renouveler l’expérience du Binntal. De dépit je repars non sans visiter l’autre rive où je découvre une marque jaune et une chaîne : les affaires reprennent (le sentier n’existe pas sur la carte, sinon celui de Fex en dessous, déjà mentionné) !
Dans les premiers 50m, le sentier est endommagé, délicat car en pente, puis il se fait standard, mais en pente. Je rejoins le haut de L’Airette (1068m), la fin du sentier étant de la devinette. De là, le sentier monte fort pour Ecoteau, où des travaux arboricoles nous rappellent Lothar de 1999. D’Ecoteau, on longe la route à plat (un peu de douceur pour récupérer). A Som de Pro, on longe la route (pouah) pour Eterpay où je fais un détour par la Promenade de la Chapelle, balade sympathique et court le long d’un bisse jusqu’à la chapelle Notre-Dame-de-La-Salette, construite en 1922 par Mgr Gabriel Delaloye (1869-1950), vicaire général, à la mémoire de sa mère.
La Tzoumaz, je profite de squatter le banc d’un chalet pour la pause. Lors de ma visite il y a quelques semaines à La Tzoumaz depuis Isérables (aussi le long du bisse de Saxon), le squat fut aussi adopté (instinct refoulé ?). Ensuite montée à la Gouille à l’Ours où une cigale et fourmi, taillées dans des troncs d’arbre, agrémentent la raide montée.
L’ancien de bisse de Saxon est restauré, l’eau est censée y glouglouter (l’eau est désormais déviée par des conduites sur l’usine d’Ecône), le sentier est patibulaire. Puis très vite un panneau nous avertit (peu avant la première ramification du Torrent d’Ecône, dans le sens de notre marche) que le bisse continue, mais n’est plus restauré. La suite de ce cheminement est long (env. 10 km) et suit en bonne partie l’ancien bisse de Saxon. Ce parcours nous fait découvrir les difficultés d’entretien d’un bisse qui coupe plusieurs couloirs à avalanches (Couloir des Vernes) et torrents (Torrent d’Ecône, Torrent de Vella, Torrent des Croix). Il y avait encore des névés dans ces couloirs et le premier névé glacé m’a posé des soucis. Parfois les barrières de sécurité font défaut, ailleurs il faut faire des détours pour traverser un couloir. Par contre le bisse est encore bien visible, charmant par endroits (mousses sur les murs en pierres, passages le long d’une paroi).
Avant le Torrent de Vella, il y a un embranchement, chemin le long du bisse annoncé difficile et déviation par le bas. J’ai donc pris la version difficile qui suit le bisse puis descend par un chemin raide sur son lit d’épines. Les bâtons furent mis à rude contribution ! Sinon je fus content d’en sortir … pour trouver un névé !
Le bisse prend fin au Torrent des Croix avant Boveresse que nous traversons par la route (belle vue sur le Chavalard). Un roulement de tambour me fait comprendre que la pluie arrive ! Puis descente à travers la forêt par La Montau, Le Pleyeux et le Rosé où je rencontre le paysan (joli accent local) qui arrose ses abricotiers. Avant il bénéficiait de l’eau du bisse de Saxon, mais désormais elle est turbinée à Ecône. Je ne sais pas depuis où, mais il récupère de l’eau via des conduites. Il s’inquiétait de la sécheresse pour les autres paysans.
Ensuite il suffit de se laisser descendre, en passant par Mayen Moret (simple abri) où je retrouve des adonis et des panneaux touristiques qui m’accompagnent jusqu’à Charrat.
Cette randonnée mériterait à être coupée en deux, début avril pour les adonis et la Tour de Saxon. Pour le bisse de Saxon attendre le début de l’été pour que les névés disparaissent et partir par exemple depuis Boveresse en passant par Pierre d’Avoi pour les plus sportifs !