France | Haute-savoie

Enfin une journée radieuse qui me permet enfin de fouler le rocher de la Pointe Percée, profiter de la vue imprenable sur le Mont-Blanc et toute la chaine des Alpes.
Bip, bip, bip, il est 5h du matin Saint-Prex s’éveille. Me voilà tiré de mes rêveries pour un brusque retour à la réalité : journée pluvieuse d’annoncée, sauf le matin. D’où mon lever avant l’aurore. Je me suis demandé si je n’aurai pas préféré, à cet instant précis, entendre l’orage et la pluie pour retourner finir la nuit sous ma couette toute douillette.
Mes chaussures ont depuis fin mai développé un cancer de la semelle (décollement de la semelle) qui dans sa forme finale force le randonneur à se séparer de ses fidèles supporteurs (allez voir cette randonnée à la cabane du Tracuit pour une photo choc de la phase finale (dernière photo), eh des chaussures Meindl comme les miennes, oula !). A coup de chimiothérapie (type super glue), j’ai eu le droit à une rémission, le temps de lancer une réflexion. Dans le dernier magazine Montagnes, un long article fait la comparaison des chaussures et je fais mon choix.
Parlons un peu de la baisse de l’euro qui fait même les choux gras (en cette période de vaches maigres !) des journalistes (mes collègues frontaliers sont très contents de voir leur salaire augmenter de 25% !).

La Coop vous dira que c’est presque un péché d’aller en France voisine (je ne retrouve plus la vidéo), mais mon petit doigt me dit que c’est surtout pour leur chiffre d’affaires qu’ils tentent de nous faire avaler cette couleuvre.
C’est ainsi que je retrouve mon côté gaulois qui se tapit depuis des années et je décide d’aller au Vieux Campeur à Thonon. L’excuse est de faire une randonnée dans le secteur et en rentrant de visiter la douce France, pays de mon enfance !
Donc c’est le Mont Billiat qui est élu (je finis par arriver à la randonnée !) et Google me déniche un passage par la crête, magnifique. Après presque deux heures de trajet (ça c’est moins cool), j’arrive par une petite route mal entretenue aux Chalets de la Buchille, 1435m.
Je suis un panneau indiquant le col de la Buchille, mais en suivant le chemin, d’ailleurs gras en forêt (il a plu la veille), je m’éloigne du col. Par un chemin traversant un pierrier, je retrouve le chemin qui monte directement les Chalets de la Buchille, j’ai dû rater un embranchement ! Je monte plein pot, la pluie étant annoncée, même s’il a plu la veille, le chemin est correct en dehors de la forêt.
J’arrive au col de la Buchille par un chemin assez pentu et rempli d’herbes hautes. Le ciel est déjà d’airain et les éclaircies promises envolées.
J’attaque la crête, plutôt le flanc de la montagne, pour suivre un chemin doux qui longe la falaise. La vue s’ouvre sur les montagnes environnantes, mais la météo est bien grise, le Mont-Blanc caché par les nuages. Au Pt1768, par une courte section pentue et grasse, je descends un col (sans nom) où les vaches se reposent.
Puis le chemin monte dans le flanc S du Pt1852 où nous retrouvons un chemin de crête. La suite est une succession de montées et descentes le long de la crête ou flanc avec deux passages qui demandent de l’attention. Le premier est après le Pt1852 où il faut passer du flanc à la crête avec une certaine exposition. Ce passage sur terrain rocheux se passe en s’aidant de la main gauche (on longe une sorte de paroi). Le deuxième passage est entre le Pt1797 et Pt1848, la crête se resserre sur une partie rocheuse un peu exposée. J’ai trouvé ce passage plus facile que le premier.
J’ai croisé un jeune bouquetin sur le sommet du Pt1848, sinon peu d’animaux. J’arrive après 1h30 au Mont Billiat, les derniers mètres en suivant le chemin de la voie normale.
La vue va du Léman, Dent d’Oche, Cornettes de Bise et Dents du Midi. Le Mont-Blanc et cie était bouchés. J’aperçois le Roc d’Enfer, visité la semaine dernière. Au passage, je pense que le Mont Billiat est un bon entraînement avant le Roc d’Enfer, pour tester vos réactions face à une crête aérienne.
Au sommet du Mont Billiat, je ne reste que quelques minutes car des gouttes commencent à tomber (et heureusement s’arrêteront vite). Je descends par la voie normale vers les Chalets de Pertuis. Lorsque le chemin quitte la crête pour le flanc S, il y a plusieurs chaînes et filin, plutôt inutiles et que je dédie aux touristes hollandais. Par un chemin tout en zigzag (bien fleur d’ailleurs) et un couper-droit final, j’arrive aux Chalets de Pertuis (1585m), fort jolis chalets avec jardin potager.
Je croise un autre randonneur, nous babillons. La pluie s’invite … alors on se protège au mieux sous l’avant toit et continuons de babiller. J’avais prévu de monter à la Grande Pointe des Journées, mais dès la fin de l’averse, je décide de rentrer par la route. Dans cette descente débonnaire, je croise plusieurs randonneurs déjà équipés de leur pèlerine plastique (histoire de créer une ambiance tropicale dès les premiers rayons de soleil !).
Je retrouve les Chalets de la Buchille et profite d’une petite éclaircie pour ma pause casse-croûte. La balade n’aura duré que 3h, même pas digne d’une balade du dimanche, mais je suis tout content d’avoir pu me dégourdir les jambes et la crête fut fort sympathique.
Puis je file vers le Vieux-Campeur, temple des randonneurs (en plus ça rime). Donc au final un Sportiva Pamir (le Pamir est une région montagneuse de l’Himalaya), première chaussure d’été que j’achète qui soit faite en Europe (Italie) et non pas en Asie. Aussi elle n’est pas Gore-Tex (le cuir est hydrophobe). Au passage la paire de chaussures vaut 196 EUR et en récupérant la TVA, cela me fait 193 CHF, alors qu’en Suisse elles sont vendues à 350 CHF. Beau métier qu’importateur en Suisse !
Comme c’est mon jour de bonté, pour connaître la valeur d’une conversion, taper dans Google “196 eur in chf”, en utilisant le code de trois lettres pour les devises (EUR, USD, CHF, …).
Il me restait à finir mon expédition française dans un Leclerc, ça serait dommage de s’en priver. Faites la bise à la Coop de ma part !