Suisse | Valais

Une randonnée que j’avais vue sur Camptocamp, grande source d’inspiration : partir depuis Bourg Saint-BernardBernard, monter au Col Nord de la Menouve puis descendre en Italie pour remonter au Col Hannibal. Beau programme. J’arrive avec une voiture Mobility au parking de Bourg Saint-Bernard, à 8h45, qui se remplit vite (au retour il débordera, il en a même qui se gare dans le tunnel sous des porches). L’année dernière j’étais venu ici pour monter à Testa Grisa, c’est un joli coin.
Cette année la station de Bourg Saint-Bernard est fermée, faute d’avoir pu trouver l’argent pour la rénovation. Ils ont promis de réouvrir, mais je trouve que cela ressemble au télécabine du Pic Chaussy ! En tout cas, je suis là justement parce que la station est fermée et que je vais monter le vallon de la Menouve en suivant la télécabine. Il y a du monde qui monte au glacier de Proz et je suis brièvement leurs traces, puis je bifurque à droite pour la Menouve : il n’y a plus de traces et cela m’étonne.
En regardant mon parcours, j’ai suivi sans le savoir le chemin d’été à partir du Pt1976, le cheminement est évident. La neige est une alternance de neige poudreuse, neige croutée et neige soufflée. Je m’enfonce dans ce vallon, redevenu sauvage (excepté les pylones), aucune trace devant et derrière personne. Je suis seul, seul au monde le vallon pour moi ! Sauf que cela me déplait car le danger d’avalanche est à 2 au-dessus de 2000m, ce qui n’est pas énorme, mais le bulletin annonce des accumulations de neige soufflée et qu’un choix prudent des itinéraires empruntés est important (re-vérifié in situ via le smartphone). Et vlan me voilà stressé et de suite ma solitude devient moins agréable … pour ne pas dire un poil stressante. Le problème est sous le col où la pente se redresse, avant pas de soucis.
J’hésite entre monter à gauche ou à droite de la ligne du télécabine et je choisis la droite, je ne vois pas bien dans l’ombre le profil de la pente. Je pars à droite (rive gauche), mais depuis le col, le choix de gauche aurait été meilleur ! Je monte, attentif au moindre waoum suspect qui m’aurait fait descendre illico presto, je remonte même le bonnet au-dessus des oreilles, pour ne pas atténuer le bruit. J’enchaîne les belles conversions, comme je les aime, mais de temps en temps je tapote la neige devant mes skis avec mes bâtons pour vérifier le manteau neigeux : alors est-ce une plaque à vent ? D’ailleurs comment reconnaît-on une plaque à vent ? En voilà une question qu’elle est bonne, mais dont j’ignore la réponse exacte ! Dans le secteur, le vent à modeler la neige poudreuse en douces vagues esthétiques … mais qui pourraient être sournoises telle la belle pomme de Blanche Neige (tiens encore une question de neige !).
Je suis bien engagé dans la pente, enchaînant les conversions serrées pour minimiser la pente, lorsque je vois derrière moi, deux points au milieu du vallon qui sont deux skieurs. De suite, psychologiquement ça va mieux, car en cas d’avalanches, ils pourront appel les secours, en plus je viens de payer la cotisation à la Rega. Enfin je préfère ne pas les voir de près quand même !
Je poursuis ma montée lorsque je vois un skieur d’en bas faire demi-tour, mais non restez jouer on s’amuse beaucoup ici ! Trois longues minutes plus tard, j’ai compris que ce n’était qu’un pissou et au col je découvrais que c’était des femmes, dont la technique est plus lente.
J’arrive enfin au col, non sans avoir basculé dans la pente à gauche des pylônes. Je visite l’arrivée des télécabines, ambiance fin du monde, la neige recouvrant les télécabines et s’engouffrant dans le bâtiment. Je visite les lieux, tente une visite au sommet via le chemin taillé, mais trop de neige et je file au col de Menouve et l’Italie s’offre à mes yeux.
L’Italie est irradiée de soleil, mais l’épaisseur de neige est assez corrélée à l’Euro : faible ! En plus en neige lourde et après avoir tracé à la montée : mes espoirs de descendre en Italie et remonter au col d’Hannibal s’envole ou plutôt est piétiné par les éléphants. Puisque c’est comme ça jouons la La Vita e Bella : cassons la graine en Italie.
Les deux skieuses arrivent, une dame avec sa mère (chapeau, vu son âge) et nous babillons bien autour de la fermeture de cette station qu’elle connaît bien. Selon elle, le secteur est bien fourni en neige, pas besoin de canons. Je fais le parallèle avec le Pic Chaussy, mais elle s’emporte un peu espérant la réouverture. Pourtant le Pic Chaussy est devenu un spot pour la peau de phoques et donc pourquoi pas ici ? Sinon
Puis je descends, j’ai fait la trace à la montée et bien j’ouvre le bal à la descente, un champ de poudreuse tassée (ça n’est pas autant agréable que la poudreuse aérée de la veille, mais le plaisir est là. Je croise quatre autres skieurs, pas plus. Je fus surpris de ce faible chiffre, car de retour au parking, ça grouillait de monde. Je me fais plaisir dans ce vallon que je trouve fort sympathique et j’espère à l’effet du Pic Chaussy (sans les 23 ans pour nettoyer le site) !